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BALKIARA LA GRANDE GUERRIERE PHILOSOPHE

Si mes écrits vous dérangent, sachez que vous n'êtes pas obligés de venir les lire.

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Maison de Victor Hugo : son appartement

--> Paris, le 3 Mars 2018



La Ville de Paris conserve les deux lieux où Victor Hugo a séjourné le plus longtemps : l'hôtel de Rohan-Guéménée, place des Vosges à Paris (1832-1848) et Hauteville House, à Guernesey (1856-1870) maison acquise avec le produit de la vente des Contemplations.
En 1832, Victor Hugo loue un appartement au second étage de cet hôtel particulier du XVIIe siècle qui donne sur ce qui est alors la place Royale. Âgé de trente ans, il est déjà reconnu comme le chef de file du romantisme, est marié à Adèle Foucher et père de quatre enfants. Durant ce séjour, il écrit quelques-unes des œuvres majeures : Ruy Blas, Les Voix intérieures, Les Rayons et Les Ombres et entame la rédaction des Misérables, de La Légende des Siècles et des Contemplations.
La Maison de Victor Hugo, place des Vosges, doit sa fondation en 1902 pour le centenaire de la naissance de l'écrivain, à l'importante donation faite à la Ville de paris par Paul Meurice (1818-1805). Ami fidèle et dévoué de Victor Hugo, sa collection réunissait des dessins de l'écrivain, des photographies, des manuscrits, des éditions, des éléments de mobilier et de nombreux souvenirs. En 1901-1902, il l'étoffe encore en passant commande de portraits du grand homme et d'illustrations de son œuvre à des artistes contemporains tels Auguste Rodin, Maurice Denis, Eugène Carrière, Théophile-Alexandre Steinlen, Charles-Henri Cros...
La Maison de Victor Hugo est inaugurée le 30 Juin 1903.


Le 25 Octobre 1832, alors que les comédiens répètent Le Roi s'amuse, Victor Hugo s'installe avec sa femme et ses quatre enfants au deuxième étage de cet hôtel de Rohan-Guéménée. Le bail, signé le 12 Juillet 1832, fait état d'une surface d'environ 280 m², et d'un loyer annuel de 1 500 francs à payer en quatre termes égaux. Pour l'écrivain qui déménagera souvent au cours de sa vie, il s'agit là du cinquième domicile depuis son mariage avec Adèle Foucher, en octobre 1822.
Il va y faire son plus long séjour et n'en partira qu'en 1848.
Les multiples transformations des lieux après le départ de la famille et la dispersion du mobilier du poète proscrit lors de la vente aux enchères de 1852, ont empêché une reconstitution fidèle de cet appartement.
Cependant, plusieurs documents, témoignages de contemporains, correspondances et surtout le mémoire (conservé au musée) établi par le frotteur Guigon aîné, employé par Victor Hugo entre Novembre 1836 et Avril 1844, permettent d'avoir une idée assez précise de son cadre de vie.

Avant l'exil (salles I et II)

L'Antichambre
Victor Hugo avait été séduit par l'aspect de cette pièce qui lui rappelait ses jeunes années à Madrid. Elle a conservé son dallage de pierre et sa fenêtre en encoignure donnant sur la place, mais la porte qui se trouvait au centre a été déplacée et celle donnant accès à la cuisine supprimée. Elle était richement décorée par Hugo qui y fit accrocher pas moins d'une cinquantaine d’œuvres, peintures, gravures, médaillons.
Aujourd'hui, elle évoque les années précédant l'installation de Victor Hugo dans ce nouvel appartement, à la fin de 1832. Les portraits de sa famille et celui d'Adèle Foucher qu'il épouse en 1822, ainsi que de leurs enfants - tous nés avant l'installation place Royale - ont été le plus souvent réalisés par des proches ou des amis du poète : Louis Boulanger, les frères Eugène et Achille Devéria, sa belle-sœur Julie Duvidal de Montferrier, talentueuse élève du Baron Gérard ou Mme Hugo elle-même. Des peintures évoquent les œuvres de Victor Hugo déjà publiées et qui ont forgé sa gloire précoce : en poésie, Les Orientales (1829) ; au théâtre, Hernani (1830) dont la "bataille" largement légendaire est devenue le symbole de l'évènement du romantisme ; pour le roman Notre-Dame de Paris (1831) dont le succès suscite plusieurs peintures envoyées au Salon de 1833.


Victor Hugo en habit, David d'Angers (1788-1856), Plâtre patiné, vers 1837 (moulage en 1903). Commande de Paul Meurice pour la création du Musée en 1903.


Photo 1 : "Scènes de Notre-Dame de Paris", Antoine Rivoulon (1810-1864). Huile sur toile, 1832. Don Paul Meurice et famille Hugo pour la création du musée en 1903. Peinture inspirée du roman Notre-Dame de Paris (1831)
Photo 2 : "Scènes tirées de Notre-Dame de Paris, 1833", Auguste Couder (1789-1873). Polyptyque, huile sur toile, encadrement gothique troubadour de plâtre doré sur support de bois. Achat en 1952. Peinture inspirée du roman Notre-Dame de Paris (1831)
Photo 3 : "Quasimodo sauvant la Esmeralda des mains de ses bourreaux", Elisa-Victorine Henry (1790-1873). Huile sur toile, 1832. Achat en 1982.
Peinture inspirée du roman Notre-Dame de Paris (1831)
Photo 4 : "Coffre Anglais, 1684", Anonyme. Don en 1943 de Charles Daudet en mémoire de sa mère Jeanne Hugo.


Photo 1 : "Le Feu du ciel", Louis Boulanger (1806-1867), huile sur toile, 1828. Peinture inspirée par le poème Le Feu du ciel tiré du recueil Les Orientales (1820) : elle se trouvait chez Victor Hugo rue Notre-Dame-des-Champs, puis place Royale.
Photo 2 : Coffre de voyage de Léopold Hugo, attribué à Parker, Selby, Smith (bahutiers anglais), 1731. Don Georges Hugo, Jeanne Hugo, Alice Lockroy (Veuve Charles Hugo), 1903
Photo 3 : "La Première d'Hernani", Albert Besnard (1849-1934), huile sur toile, 1903. Commande de Paul Meurice pour la création du Musée en 1903. La première de la pièce Hernani a eu lieu le 25 Février 1830.


Photo 1 : "Eugène Hugo", Anonyme, Lithographie, 1839, fonds ancien. Portrait posthume du frère de Victor Hugo, né en 1800, poète prometteur, interné en 1822 à la suite d'une grave crise psychique et mort en 1837.
Photo 2 : "Victor Hugo", Achille Devéria (1800-1857), crayon de graphite sur papier calque (facsimilé), vers 1825. Don de Jacques Devéria en 1927
Photo 3 : "Sophie Trébuchet" (1772-1821), Anonyme, École française. Aquarelle sur papier, début XIXe siècle. Don de Mme Lacombe, née Trébuchet. Seul portrait connu de la mère de Victor Hugo. Divorcée en 1818, elle éduqua ses enfants dans le goût des lettres et de l'esprit de tolérance.


Photo 1 : "Pierre Foucher" (1772-1845), Auguste de Châtillon (1813-1881), hule sur carton, vers 1836. Don de M. Claude Andelet en 1953.
Photo 2 : "Madame Foucher, belle-mère de Victor Hugo", Achille Devéria (1800-1857), crayon de graphite sur papier (facsimilé), fonds ancien
Photo 3 : "Adèle Foucher" (1803-1868), Julie Duvidal de Montferrier (1797-1865), huile sur toile, vers 1820.  Achat en 1993. Adèle Foucher, épouse Victor Hugo en 1822. Julie Duvidal de Montferrier épouse Abel Hugo (1798-1855) en 1827.
Photo 4 : "Victor Hugo", Louis Boulanger (1806-1867), huile sur toile, vers 1833, fonds ancien. Victor Hugo a été fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1825, à l'âge de 23 ans.


Photo 1 : "Julie Duvidal de Montferrier" (1797-1865), Baron François Gérard (1770-1837), huile surtoile. Don du marquis de Montferrier, en 1927. Peintre, élève de Gérard, elle épouse Abel Hugo en 1827.
Photo 2 : "Le général Joseph-Leopold Sigisbert Hugo", Julie Duvidial de Montferrier, huile sur toile. Don de Paul Meurice en 1903
Photo 3 : "Le général Hugo", Victor Hugo, crayon de graphite sur papier, vers 1825.
Photo 4 : "Le général Hugo avec ses frères Louis et François et avec son fils Abel", Julie Duvidal de Montferrier, huile sur toile.
De gauche à droite : Abel Hugo (1798-1855), fils aîné du général, en uniforme de page du roi d'Espagne - le général Louis-Joseph Hugo (1777-1853) - le général de division Léopold-Sigisbert Hugo (1773-1828), père d'Abel et de Victor - le commandant François-Juste Hugo (1780-1831).
Les références à Madrid et Thionville rappellent les états de service du père de Victor Hugo


Photo 1 : "Victor Hugo (1788-1856)", David d'Angers (1788-1856), bronze, 1828. Fonds ancien
Photo 2 : "Adèle Hugo (1802-1885)", David d'Angers, bronze, 1828. Fonds ancien
Photo 3 : "Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869)", David d'Angers, bronze, 1845. Achat en 2014
Photo 4 : "Paul Foucher (1810-1875)", David d'Angers, bronze, 1828. Fonds ancien. Frère de Madame Hugo et écrivain


Photo 1 : "Une larme pour une goutte d'eau", Luc-Olivier Merson (1846-1920), huile sur toile, 1903. Commande de Paul Meurice pour la création du Musée en 1903. Peinture inspirée du roman Notre-Dame de Paris (1831).
Photo 2 : "Les enfants", Adèle Hugo (1803-1868), rayon de graphite sur papier (facsimilé), 1833, fonds ancien. Les enfants sont désignés par leurs surnoms affectueux. L’œuvre est dédicacée à la musicienne Louise Bertin, fille du directeur du Journal des débats.
Photo 3 : Armoiries de Victor Hugo, Victor Hugo (1802-1885), plume et encre brune, crayon de graphite sur papier vélin, sans date (facsimilé)


Le Salon Rouge
A l'emplacement de cette pièce se trouvait la salle à manger donnant sur la cour qu'un corridor séparait du salon des cuirs ouvrant sur la place.
Cette pièce restitue aujourd'hui l'atmosphère du grand salon - qui se trouvait à l'emplacement de la pièce suivante - avec les portraits de famille réalisés durant ces années. Le buste par David d'Angers ainsi que certains meubles s'y trouvaient alors. Victor Hugo y recevait artistes, écrivains et célébrités. Offerte par le duc et la duchesse d'Orléans, la peinture d'Inès de Castro par Gillot Saint-Evre, rappelle les fastes de ce salon et l'itinéraire politique de Victor Hugo. D'abord monarchiste, nommé pair de France en 1845, il se rallie à la République en 1848.
Les années de la place Royale voient les grands triomphes de Victor Hugo au théâtre, qu'évoquent plusieurs peintures. En 1833, il rencontre la jeune actrice Juliette Drouet qui restera sa maîtresse jusqu'à la fin de sa vie. Mais après la mort de sa fille Léopoldine, en 1843, Victor Hugo réduit son intense activité littéraire, il abandonne le théâtre et ne publie plus. Cependant il écrit les premiers poèmes des Contemplations, de la Légende des siècles et met en chantier Les Misérables.
A la suite des journées révolutionnaires de juin 1848, la famille quitte la place Royale.
Le salon aux murs tendus de damas rouge était à l'époque le lieu de rencontre de l'avant-garde romantique : Théophile Gautier, Lamartine, Dumas, Mérimée, David d'Angers... On y retrouve aujourd'hui certaines œuvres qui étaient alors exposées : les grands portraits de famille par Louis Boulanger et Auguste de Châtillon, le buste en marbre du poète par David d'Angers.


Photo 1 : piano, miroir...
Photos 2 et 3 : miroir, dit de Venise. Bois orné d'une marqueterie de verre, miroir, 1760-1800. Don de Mme Ozenne-Meurice en 1931
Photo 4 : petite coupelle


Photo 1 : "Claude Gueux rapportant à sa famille le pain volé, 1834", Louis-Édouard Rioult (1780-1864), huile sur toile. Don de Paul Meurice en 1903
Photo 2 : "Victor Hugo", Adèle Hugo, pierre noire, crayon graphie, craie blanche, sur papier vélin, vers 1820. Don Claude Ancelet pour la création du musée en 1903
Photo 3 : "Autoportrait", Adèle Hugo (1803-1868), pierre noire sur papier vélin, vers 1820. Don Claude Ancelet pour la création du musée en 1903
Photo 4 : "Vu, par un jour de printemps", vers 1884, Louis Deschamps, huile sur toile , acquisition en cours
Cette peinture de Louis Deschamps est inspirée d'un poème écrit par Victor Hugo en Avril 1840, "Chose vue un jour de printemps", publié en 1856 dans Les Contemplations. Ce poème ne semble avoir été illustré que par Louis Deschamps, et tardivement, lorsque celui-ci présente une grande composition au Salon de 1884, dont on lui demandera une adaptation pour accompagner le poème dans de l’Édition nationale des œuvres complètes de Victor Hugo, pour le volume des Contemplations qui paraîtra en 1886. Ce petit tableau est soit une étude préparatoire, soit une réplique partielle de la peinture du salon.
Le poème évoque la mort d'une jeune mère qui laisse quatre enfants voués à la misère. Cette jeune veuve s'est littéralement tuée à la tâche pour nourrir ses enfants, préservant sa vertu plutôt que de céder à l'appel de la prostitution.
Par les thèmes qu'il brasse - les dangers et la morts qui guettent une jeune mère, comme plus tard Fantine ; la misère et la faim qui attendent les enfants - ce poème annonce déjà Les Misérables dont Victor Hugo porte en lui le projet et qu'il commencera à écrire dans cet appartement, en 1845.


"Chose vue un jour de printemps" Victor Hugo, Avril 1840, Recueil Les Contemplations

Entendant des sanglots, je poussai cette porte.

Les quatre enfants pleuraient et la mère était morte.
Tout dans ce lieu lugubre effrayait le regard.
Sur le grabat gisait le cadavre hagard ;
C'était déjà la tombe et déjà le fantôme.
Pas de feu ; le plafond laissait passer le chaume.
Les quatre enfants songeaient comme quatre vieillards.
On voyait, comme une aube à travers des brouillards,
Aux lèvres de la morte un sinistre sourire ;
Et l'aîné, qui n'avait que six ans, semblait dire :
« Regardez donc cette ombre où le sort nous a mis ! »

Un crime en cette chambre avait été commis.
Ce crime, le voici : — Sous le ciel qui rayonne,
Une femme est candide, intelligente, bonne ;
Dieu, qui la suit d'en haut d'un regard attendri,
La fit pour être heureuse. Humble, elle a pour mari
Un ouvrier ; tous deux, sans aigreur, sans envie,
Tirent d'un pas égal le licou de la vie.
Le choléra lui prend son mari ; la voilà
Veuve avec la misère et quatre enfants qu'elle a.
Alors, elle se met au labeur comme un homme.
Elle est active, propre, attentive, économe ;
Pas de drap à son lit, pas d'âtre à son foyer ;
Elle ne se plaint pas, sert qui veut l'employer,
Ravaude de vieux bas, fait des nattes de paille,
Tricote, file, coud, passe les nuits, travaille
Pour nourrir ses enfants ; elle est honnête enfin.
Un jour, on va chez elle, elle est morte de faim.




Oui, les buissons étaient remplis de rouges-gorges,
Les lourds marteaux sonnaient dans la lueur des forges,
Les masques abondaient dans les bals, et partout
Les baisers soulevaient la dentelle du loup ;
Tout vivait ; les marchands comptaient de grosses sommes ;
On entendait rouler les chars, rire les hommes ;
Les wagons ébranlaient les plaines, le steamer
Secouait son panache au-dessus de la mer ;
Et, dans cette rumeur de joie et de lumière,
Cette femme étant seule au fond de sa chaumière,
La faim, goule effarée aux hurlements plaintifs,
Maigre et féroce, était entrée à pas furtifs,
Sans bruits, et l'avait prise à la gorge, et tuée.

La faim, c'est le regard de la prostituée,
C'est le bâton ferré du bandit, c'est la main
Du pâle enfant volant un pain sur le chemin,
C'est la fièvre du pauvre oublié, c'est le râle
Du grabat naufragé dans l'ombre sépulcrale.
Ô Dieu ! la sève abonde, et, dans ses flancs troublés,
La terre est pleine d'herbe et de fruits et de blés,
Dès que l'arbre a fini, le sillon recommence ;
Et, pendant que tout vit, ô Dieu, dans ta clémence,
Que la mouche connaît la feuille du sureau,
Pendant que l'étang donne à boire au passereau,
Pendant que le tombeau nourrit les vautours chauves,
Pendant que la nature, en ses profondeurs fauves,
Fait manger le chacal, l'once et le basilic,
L'homme expire ! — Oh ! la faim, c'est le crime public ;
C'est l'immense assassin qui sort de nos ténèbres.

Dieu ! pourquoi l'orphelin, dans ses langes funèbres,
Dit-il : « J'ai faim ! » L'enfant, n'est-ce pas un oiseau ?
Pourquoi le nid a-t-il ce qui manque au berceau

Photo 1 : "Juliette Drouet(1806-1883)", Jean-Etienne Chaponnière (1801-1835), plâtre patiné, 1832. Juliette Drouet est ici représentée dans le rôle de Marie d'Ostanges, personnage féminin de la pièce L'Homme au masque de fer de Fournier et Arnould (1832)
Photo 2 : "Victor Hugo", Jehan Duseigneur (1808-1866 ), bronze, 1841
Photo 3 : "Adèle Hugo" 1845, David d'Angers (1788-1856), terre cuite, fonds ancien. Adèle est la seconde fille, dernière-née des enfants de Victor Hugo
Photo 4 : "Inez de Castro, Gillot Saint-Evre (1791-1858), huile sur toile, 1827. Don de la famille Hugo en 1927.
Cette peinture n'a aucun lien avec la pièce de Victor Hugo Inez de Castro créée en 1822 mais censurée et finalement publiée en 1863. Elle fut offerte par le duc et la duchesse d'Orléans à Victor Hugo, sur le conseil d'Alexandre Dumas et se trouvait dans le salon de la place Royale.


Photo 1 : "Table Louis XIII", anonyme, bois et laiton,acquisition en cours
En Juin , alors que sa famille s'apprête à rejoindre Victor Hugo en exil, sur l'île de Jersey, une vente de son mobilier est organisée dans l'appartement de la rue de La Tour d'Auvergne qu'il occupait avec sa famille. C'est lors de cette vente que le collectionneur Édouard Pascal acquiert cette petite table dont le plateau forme pupitre. Amateur méticuleux, il tient un livre d'achat puis établit un inventaire de ses collections. C'est grâce à ces archives, conservées par la famille que la table a pu être identifiée avec certitude.
Les éléments du mobilier parisien de Victor Hugo, avant l'exil, sont rares. Les meubles ou objets ayant échappés à la vente de 1852 ont été transférés à Guernesey et intégrés aux décors d'Hauteville House, créés par le poète. Parmi ceux qui ont été dispersés lors de la vacation, il est tout à fait exceptionnel de pouvoir aujourd'hui les identifier avec certitude.
Cette petite table, dont il est fort probable qu'elle se trouvait déjà ici, place Royale, témoigne du goût de Victor Hugo, partagé avec la génération romantique, pour l'époque de Louis XIII, où il a placé plusieurs de ses drames (Marion de Lorme, Ruy Blas).
Photo 2 : "Les Gurgaves" et "Louise Colet assise..."
Photo 3 : "Louise Colet assise ayant reçu la couronne des Jeux Floraux", James Pradier (1790-1852), plâtre patiné, vers 1830, achat en 1954. La poétesse Louise Colet (1810-1876) fréquente le cercle littéraire et romantique de Victor Hugo
Photo 3 : "Les Burgaves", Georges Rochegrosse (1859-1938), huile sur toile. Commande de Paul Meurice pour la création du Musée en 1903. Peinture inspirée de la pièce Les Burgaves (1843)


Photo 1 : "Don César de Bazan, Ruy Blas, acte IV, scène II", Ferdinand Roybet (1840-1920), "Quel livre vaut cela ? Trouvez-moi quelque chose de plus spiritueux ?", huile sur toile, 1903. Commande de Paul Meurice pour la création du musée en 1903
Photo 2 : Chaise Louis XIII, bois, cuir de Cordoue, vers 1820-1840. Don de Mme Ozenne-Meurice en 1928. Il y en a 2 : elles ont appartenu à Victor Hugo et se trouvaient dans le salon des cuirs de l'appartement de la place Royale
Photo 3 : "Victor Hugo", David d'Angers, marbre, 1838. Don de Paul Meurice en 1902. Don de David d'Angers à Victor Hugo en 1838, le marbre se trouvait dans le salon de la place Royale. Il fut offert par Victor Hugo à Paul Meurice en 1870
Photo 4 : "Madame Victor Hugo (1803-1868), Louis Boulanger (1806-1867), huile sur toile, 1839. Don de la famille Hugo pour la création du Musée en 1903. Ce tableau se trouvait dans le salon de la place Royale


Photo 1 : photos 2 et 3
Photo 2 : "Léopoldine à l'âge de quatre ans", Louis Boulanger (1806-1867), huile sur toile 1827-1828. Don de la famille Hugo pour la création du Musée en 1903. Léopoldine Hugo "1824-1843) est la fille ainée d'Adèle et Victor Hugo. Elle meurt accidentellement noyée en 1843. Ce portrait se trouvait dans le salon de la place Royale.
Photo 3 : "Léopoldine au livre d'heures", Auguste de Châtillon (1813-1881), huile sur toile, 1835. Don de la famille Hugo en 1927.
Photo 4 : "La première communion de Léopoldine à Fourqueux, le 8 Septembre 1836", Auguste de Châtillon, huile sur toile, 1836. Don de la famille Hugo en 1927.


Photo 1 : "Victor Hugo et son fils François-Victor", Auguste de Châtillon, huile sur toile, 1836. Don de la famille Hugo pour la création du Musée. Victor Hugo, appelé François-Victor à partir de 1849, est le fils cadet d'Adèle et Victor Hugo. Traducteur de l’œuvre complète de Shakespeare, il est également écrivain. Ce portrait qui le représente enfant se trouvait dans le salon de la place Royale
Photo 2 : "Charles Hugo", Charles Émile Callande de Champmartin (1797-1883), huile sur toile, vers 1834. Don de Paul Meurice en 1908.
Photo 3 : "Juliette Drouet (1806-1883), Charles Émile Callande de Champmartin, huile sur toile, vers 1827. Fonds ancien. Juliette Drouet est de 1833 à sa mort la maîtresse aimée et fidèle de Victor Hugo.
Photo 4 : "Victor Hugo sur fond de Notre-Dame de Reims", jean Alaux (1786-1864), huile sur carton, 1825, fonds ancien. Ce portrait rappelle la présence de Victor Hugo au sacre de Charles X.


Photo 1 :
- Épée du haut : épée de pair de France de Victor Hugo. Lame en acier bleui décorée, poignée en nacre, garde, pommeau et chape en laiton, fourreau en cuir de tannage végétal avec une finition noire. Fonds ancien. Grâce à son titre d'académicien Victor Hugo est élève à la pairie par Luis-Philippe le 13 Avril 1845
- Épée du bas : épée d'académicien de Victor Hugo. François-Désiré Froment-Meurice (1802-1855). Poignée en nacre et bronze ciselé ; fourreau en cuir de tannage végétal avec une finition noire et cuivre. Fonds ancien. Victor Hugo est élu au fauteuil IX le 7 Janvier 1841 lors de sa cinquième candidature et reçu sous la Coupole le 3 Juin 1841.
Photos 2 et 3 : assiette du service offert par Charles X à Victor Hugo. Porcelaine de la manufacture de Sèvres. Don de la famille Hugo en 1927. Le service a été installé par Victor Hugo dans le couloir aux faïences à Hauteville house


Pendant l'exil (salles II, IV, V)
Avec le salon chinois et la salle suivante, le visiteur entre dans la période de l'exil à Guernesey. Les décors de ces deux salles proviennent de la seconde demeure de Juliette Drouet, Hauteville Fairy. Conçus par Victor Hugo en 1863-1864 et remontés en 1903 pour l'ouverture du musée, ils ont été achetés à Louis Koch, neveu et unique héritier de Juliette Drouet avec de nombreux dessins, souvenirs, estampes et photographies.

Salon chinois de Juliette Drouet à Guernesey
Victor Hugo a imaginé ce décor pour la chambre de Juliette Drouet après avoir achevé celui de sa propre maison à hauteville house. Le salon réunit avec poésie chinoiseries et inventions hugoliennes. Statuettes, meubles et nattes peintes extrême-orientales dialoguent avec des assiettes de porcelaines et des pyrogravures humoristiques dessinées par Victor Hugo et ponctuées d'allusions à sa bien-aimée. Les monogrammes VH et JD émaillent l'ensemble. Un miroir au cadre peint par Victor Hugo a été inséré dans l'un des panneaux. La table offerte à Juliette sur laquelle il a écrit la première série de La Légende des Siècles en 1859, (comme le mentionne l'inscription autographe portée par l'auteur sur son plateau) est également présentée.


Photo 1 : vue générale des photos suivantes
Photos 2 et 3 : "Femme à l'enfant 1 et 2" paire de statuettes en porcelaine blanche.
Photo 4 : Miroir, Victor Hugo, bois gravé, encre et pigments sur bois, 1856. Signé et daté "Victor Hugo, 9be 1856" Offert le 7 octobre 1857 par Victor Hugo à Juliette Drouet pour orner la cheminée de salle à manger à Guernesey







Table aux encriers
Bois, encriers, fac-simile de manuscrits, 1860. Don Paul Meurice pour la création du musée. En 1860, pour une vente de charité destinée à une crèche pour les enfants pauvres de Guernesey, Adèle Hugo demande à quatre écrivains de lui faire don de leur encrier : Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Alexandre Dumas et George Sand. L'assemblage ne trouvant pas d'acquéreur Victor Hugo l'achète. En 1903, Paul Meurice fait réaliser l'encadrement et le socle orné de quatre chimères.




La guerre des Duchés (seconde guerre prusso-danoise ou seconde guerre de Schleswig) est un conflit qui oppose la Confédération germanique puis l'Autriche au Danemark, de janvier à octobre 1864. A la mort de Frédéric VII de Danemark, Christian IX tente de conserver les duchés de Schleswig et de Holstein.
La Confédération germanique s'y oppose fermement et envahit le holstein, le 7 Décembre 1863. Les prussiens emportant la bataille de Dybbol, le 18 Avril 1864, le Danemark doit céder les duchés par le traité de Vienne du 30 Octobre 1864. Le père de Karen Bixen, Wilhelm Dinesen, alors sous-lieutenant, combat durant cette guerre. Il en sort meurtri dans son sentiment national. Aussi lorsque la guerre franco-prussienne de 1870 éclate, il décide de s'engager comme volontaire aux côtés des Français, avec le grade de capitaine. Il sera ainsi un témoin direct de cette guerre, du siège de Paris et de la Commune qui va suivre, qu'il évoquera dans son livre, Paris under Communen, publié en 1873.
La guerre des Duchés retient bien sûr l'attention de la Presse Française. Ainsi, Le Charivari, journal satirique illustré, revient très souvent sur le conflit et ses suites diplomatiques.
Les exemplaires présentés sont ceux que Victor Hugo, abonné au journal, recevait à Guernesey.




La salle à manger
A l'emplacement des chambres de Mme Hugo et des enfants, desservies par un couloir côté mur, cette pièce est réinstallée sous l'apparence d'une salle à manger. Elle regroupe les meubles créés par Victor Hugo pour Juliette Drouet à La Fallue puis à Hauteville II où ils se trouvaient alors mêlés,au décor de panneaux peints dans le goût chinois, comme en témoignent les photographies anciennes de la chambre et de la salle à manger.
Avec Juliette Drouet, Victor Hugo parcourt Guernesey à la recherche de coffres paysans et met également ses fils à contribution pour trouver des meubles gothiques ou Renaissance. Il les fait ensuite démonter puis réassembler selon le dessin du meuble sorti de son imagination par ses menuisiers qui sculptent ses armoiries oules éléments nécessaires à la finition. Ce sont autant de créations poétiques où se mêlent l'humour et l'inventivité pratique.
L'exil marque pour Victor Hugo, une nouvelle et intense période de création littéraire avec les grands cycles poétiques - Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des siècles (1859) - et les romans majeurs - Les Misérables (1862), Les travailleurs de la mer (1866), L'Homme qui rit (1856). L'édition illustrée, qui connait alors un développement sans précédent contribuant à une diffusion populaire, suscite de nombreuses œuvres destinées à la reproduction. Mais l'écrivain inspire aussi peintres et sculpteurs pour leurs œuvres de salon. Sont ainsi montrées ici des peintures et sculptures relatives aux œuvres écrites durant l'exil.
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Maison de Juliette Drouet à Guernesey



Photo 1 : "Le phare des Casquets",Victor Hugo, plume, pinceau, barbes de plume, encre brune et sépia, encre de chine, pigment noir en poudre abec rehauts de gouache blanche, 1866, sur papier vélin. Don de Paul Meurice, en 1903.
Photos 2 et 3 : table à abattant, Victor Hugo, bois ciré, 1857. Don Paul Meurice pour la création du Musée.
Le plateau de cette table pliante bascule tandis que le panneau central, orné d'une figure de Saint Michel, se transforme en pied. Cette table est une création de Victor Hugo pour Juliette Drouet et trouva place à La Fallue puis hauteville II, ses deux maisons successives à Guernesey.
Photo 4 : "Dolmen où m'a parlé la bouche d'ombre", Victor Hugo, encre sur papier (fac-similé), vers 1852-55


Photo 1 : Meuble e chêne arrangé par Victor Hugo
Photo 2 : "Eviradnus", Eugène Grasset (1841-1917), huile sur toile, 1903. Illustration du poème de La Légende des siècles (1859).
Photo 3 : table offerte à Juliette Drouet par Victor Hugo, sur laquelle il a écrit une partie de La Légende des siècles, bois de noyer, encre, 1859
Photo 4 : "L'homme épié", Victor Hugo, encre sur papier (fac-similé), vers 1854.
Mille êtres inconnus t'entourent dans ton mur,
Tu vas, tu viens, tu vis sous leur regard obscur...

Les vers figurant sur l’œuvre proviennent du poème Ce que dit la bouche d'ombre (les Contemplations (1856)), et font référence aux séances spirites de Jersey



Photo 1 : "Cosette portant son seau ", Léon Convers (1860-1915), terre cuite. Don de Mme Ducrey en 1916
Photo 2 : "Le poète exilé", Gustave Deloye (1838-1899), plâtre patiné, vers 1867. Don Paul Beuve pour la création du musée
Photo 3 : "Gavroche", Augustin Moreau-Vauthier (1831-1893), terre cuite, 1883. Achat en 2014. Inspiré du roman Les Misérables (1862)


Service de table de Karen Blixen à Rungstedlund : bouillon, cuiller et serviette avec la couronne de baronne. Musée Karen Blixen, Rungsted
Pain du siège de Paris : "Morceaux d'un pain mangé chez Victor Hugo le 26 Janvier 1871". Ce témoignage de la pénurie alimentaire durant le siège de Paris a été conservé par Juliette Drouet.


Photo 1 : "Le Titan", Alexandre Cabanel (1823-1889), huile sur toile, vers 1884, fonds ancien. Illustration pour le poème de La Légende des siècles
Photo 2 : "Ursus etHomo", Georges Rochegrosse (1859-1938), huile sur toile, vers 1886. Illustration pour le roman L'Homme qui rit.
Photo 3 : "Gwynplaine", Georges Rochegrosse, huile sur toile, vers 1886. Illustration pour le romain L"Homme qui rit
Photo 4 : "Le Satyre", Fernand Cormon (1845-1924), huile sur toile, vrs 1886-1889, achat en 1983. Illustration pour le poème de la La Légende des siècles (1859-1883)


En amicale collaboration avec le Musée Karen Blixen, à Rungsted, la Maison de Victor Hugo rend hommage à la femme de lettres danoise autour de sa nouvelle Le Festin de Babette. Le destin de son héroïne, cuisinière, communarde, exilée dans un village de la mer du Nord, évoque un arrière-plan Wilhelm Dinesen, le propre père de Karen Blixen, combattant de la guerre franco-allemande de 1870 et témoin de la Commune de Paris... mais aussi le Victor Hugo de L'Année terrible.
Comme une partie de dominos où chaque thème en appelle un autre, et où s'enchainent ainsi histoire, littérature... et gastronomie, personnages réels et personnages littéraires, ce petit accrochage, dans l'appartement de Victor Hugo, évoque :
- La guerre des Duchés, en 1864, où a combattu Wilhem Dinesen...
- La Commune et ses destructions dont il fut le témoin, qu'il raconte dans son livre de souvenirs et que Victor Hugo évoque dans L'Année terrible.
- Le Festin de Babette, nouvelle de Karen Blixen portée à l'écran par Axel Gabriel.
- Les banquets offerts à Victor Hugo... et la salle à manger de Karen Blixen qui accueille aujourd'hui le dîner annuel de l'Académie danoise.

Photo 1 :
- "Incendie des bateaux de pétrole sous la voute du canal Saint-Martin", François Chifflart, gravé par Auguste Joliet. Le Monde Illustré, 10 Juin 1871, collection particulière, Paris
- "L'Année terrible", Victor Hugo. Paris, édition Michel Lévy, 1874
Photo 2 :
dessin de Viergé
Photo 3 : "Dîner offert à M. Victor Hugo par les membres de la presse à l'occasion d 50e anniversaire de Hernani. Dessin de Hubert Clereget


Dans L'Année terrible, recueil de poésies, Victor Hugo donne une vision épique du Siège de Paris et de la Commune. Mais Victor Hugo n'est pas à Paris durant l'insurrection. Il séjourne d'abord à Bruxelles pour régler la succession de son fils. S'étant déclaré prêt à donner asile dans sa propre maison, aux communards vaincus, il est expulsé de Belgique et s'installe à Vianden. Il rentre à paris le 25 Septembre. Dès lors, il combat pour obtenir l'amnistie des communards, qui sera votée en 1879 et 1880.


Depuis l'exil (salles VI et VII)
Les deux dernières salles sont consacrées à l'époque du retour d'exil de l'écrivain (1870-1885), alors célèbre et reconnu comme le père de la République. Elles présentent des œuvres provenant de la donation des petits-enfants du poète à la Ville de Paris pour l'inauguration du musée, des objets et images populaires dédiés au culte du grand homme de la donation Paul Beuve, ainsi que des publications de la période.

Le Cabinet de travail
Lorsque Victor Hugo habitait place Royale, cette pièce constituait son cabinet de travail et se trouvait alors tapissée en vert. Elle évoque aujourd'hui l'écrivain auréolé de gloire à son retour d'exil, sous la Troisième République. Le petit bureau qu'il a fait surélever afin de pouvoir écrire debout - et qui se trouvait dans sa chambre - en est ici le symbole.
Ce retour en France est cependant marqué par la souffrance : le siège de Paris et le drame de la Commune, qu'il traduit dans L'Année terrible (1872), le deuil qui le frappe avec la mort de ses deux fils (1871 et 1873). Accaparé par les honneurs, Victor Hugo écrit moins. Il doit retourner à Guernesey pour trouver le calme nécessaire à la rédaction de son dernier romain Quatre-vingt-treize (1874). Reportant toute son affection sur ses petits-enfants Georges et Jeanne, il publie encore l'Art d'être grand-père en 1877 puis,  diminué à la suite d'une congestion cérébrale, il consacrera surtout ses dernières années à la mise en ordre des poèmes écrits durant l'exil.
Mais ces années sont aussi celles des grandes éditions illustrées de ses œuvres complètes - comme l’Édition Hugues ou l’Édition nationale - ou de livres d'hommage comme Le Livre d'or de Victor Hugo. Les peintres célèbres du temps, sollicités pour ces entreprises, enrichissent l'iconographie hugolienne dont quelques exemples sont présentés ici.

Photo 1 : "Commencement d'une grande maladie", Pierre-Georges Jeanniot (1848-1934), huile sur toile, vers 1890, achat en 2015. Illustration pour le roman Les Misérables (1862)
Photo 2 : "Jeanne endormie", Albert Fourié (1854-1937), huile sur toile, vers 1888. Jeanne Hugo, fille de Charles Hugo est la petite-fille de Victor Hugo. Illustration du poème Jeanne endormie pour le recueil L'Art d'être grand-père (1877)
Photo 3 : "Cambronne", Émile Bayard (1837-1891), huile sur toile, vers1879-1882. Illustration pour le romain Les Misérables (1862)
Photo 4 : "Après la bataille", Lucien Mélingue (1841-1889), huile sur bois, 1881, fonds ancien. Illustration du poème de La Légende des siècles


Table de Style Louis XIII, bois, XIXe siècle. Don Ozenne-Meurice en 1927. Cette table provient de la maison de Paul Meurice à Veulez-les-Roses


Copeaux pour "Les travailleurs de la mer", Victor Hugo, manuscrits, 1864. Don de M. Ravault 1976 et fonds ancien. Contretypes photographiques. Hugo appelait "copeaux" ses notes et idées jetées sur le papier, qu'il rayait quand il les avait intégrées dans le manuscrit en cours.


Photo 1 : "La veillée sous l'arc de triomphe, funérailles de Victor Hugo", Alfred Roll (1846-1919), huile sur toile, 1885. Commande de Paul Meurice pour la création du musée
Photo 2 : "Charles Hugo (1826-1871)", Victor Vilain (1818-1890), terre, 29 Septembre 1860. Don de la famille Hugo en 1927. Ce portrait du fils aîné d'Adèle et Victor Hugo a été réalisé à Guernesey
Photo 3 : "François-Victor Hugo (1828-1873)", Victor Vilain (1818-1890), terre, 2 et 3 octobre 1860. Don de la famille Hugo en 1927. Ce portrait du fils cadet d'Adèle Hugo a été réalisé à Guernesey

 
Photo 1
: "Victor Hugo", Auguste Rodin (1840-1917), buste en bronze sur piédouche en marbre, modèle 1899-1900, fonte en 1908. Commande de Paul Meurice pour la création du musée en 1903.
Photo 2 : Table de travail de Victor Hugo, sur laquelle il écrivait debout. Bois avec plateau recouvert de cuir, XIXe siècle. Don de la famille Hugo pour la création du musée. Surélevée selon ses instructions pour qu'il puisse écrire debout, ce meuble faisait partie du mobilier de la la chambre à coucher de Victor Hugo avenue d'Eylau.
Photo 3 : "Miroir, dit du 11 Mai 1870", Victor Hugo, bois peint et gravé,11 mai 1870, ancienne collection Juliette Drouet. Cadre peint avec cinq vers manuscrits :
"Passereaux et rouge-gorges
Venez des aires et des eaux.
Venez tous faire vos orges,
Messieurs les petits oiseaux,
Chez Monsieur le petit Georges
"
Photo 4 : commode de Style Louis XV, acajou clair et marqueterie : dessus de marbre moderne, XIXe siècle. Don de la famille Hugo pour la création du musée. Ce meuble faisait partie du mobilier de la chambre à coucher de Victor Hugo avenue d'Eylau


Photo 1 : "Souvenir de la nuit du 4", Athanase Fossé (1851-1923), terre cuite patinée, 1887. Inspiré par le poème Souvenir de la nuit du 4 du recueil Les Châtiments (1853)"
Photo 2 : "Victor Hugo, 1879", Léon Bonnat (1832-1922), huile sur toile, 1879. Commande de Paul Meurice pour la création du musée. Réplique d'atelier par Daniel Saubès du célèbre portrait par Léon Bonnat.
Photo 3 : "Georges et Jeanne Hugo en 1879", Charles Voillemot (1823-1893), huile sur toile, 1879. Don de la famille Hugo en 1927.


La chambre de Victor Hugo
A l'endroit même où se trouvait la chambre de Victor Hugo lorsqu'il habitait place Royale, est restitué celle qui fut la sienne lors des dernières années de sa vie, de 1878 à 1885, avenue d'Eylau dont la portion qu'il habitait reçu son nom de son vivant.
L'ensemble du mobilier fut offert par Georges et Jeanne, ses petits-enfants, pour l'inauguration du musée. Est ainsi fidèlement reconstituée la pièce telle qu'on peut l'observer sur des vues publiées par la presse de l'époque et par des peintures montrant Victor Hugo sur son lit de mort, telle aussi que Georges Hugo en a gardé le souvenir dans son livre Mon grand-père publié en 1910 :
"Un grand meuble à deux corps, dans lequel mon grand-père enfermait ses manuscrits.
Parfois sur une table contre le lit, des feuilles de papier, bandes de journaux, versos de lettres semés d'indéchiffrables hiéroglyphes.
Le lit de style Louis XIII à colonne torses, venait du fond de la pièce jusqu'à la cheminée. A côté du lit, sur un chiffonnier de chêne sculpté, une Justice en plâtre doré tenait son glaive en un geste froid. Petite cheminée de marbre blanc avec un dessus de soie à feston, une pendule, deux chandeliers. Au plafond, une tapisserie encadrée d'une large bande de velours vert.
Un tapis de Smyrne étouffait les pas.
C'est dans ce lit et parmi ces meubles que Victor Hugo, entouré de ses proches,s'éteignit le 22 Mai 1885
".


Photo 1 : "Victor Hugo sur son lit de mort", Pierre Paul Léon Glaize (1842-1932), huile sur toile, 1885. Don de Mme Édouard Locroy en 1922
Photo 2 : "La chambre de Victor Hugo avenue d'Eylau", Désiré François Laugée (1823-1896), huile sur toile, 1885. Don de Mme Fontaine-laugée, en 1907
Photo 3 :
"Victor Hugo sur son lit de mort, 1885", Léon Bonnat (1882-1922), huile sur toile, 1885. Don de la famille Hugo


La Justice de plâtre doré que mentionne Georges Hugo est en réalité une statue de la République tenant un glaive et appuyée sur une stèle, exécutée en 1878 par Auguste Clésinger (mari de Solange, fille de George Sand) qui l'offrit à Victor Hugo pour son anniversaire, le 26 février 1879.
  



Vase de Sèvres à fond bleu sur lequel se déroule un décor peint par Fragonard, illustrant Le Joueur de Jean-François Regnard, fut offert à Victor Hugo qui entrait dans sa quatre-vingtième année, le soir du 25 février 1881, par Jules Ferry, président du Conseil, au nom du gouvernement.
 


Source :
Visite sur place
Maison Victor Hugo

Ecrit par Balkiara, le Dimanche 11 Mars 2018, 20:18 dans la rubrique "Journées Culturelles".

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