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BALKIARA LA GRANDE GUERRIERE PHILOSOPHE

Si mes écrits vous dérangent, sachez que vous n'êtes pas obligés de venir les lire.

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L'Elfe et le Géant

--> Quand on combine Peur et Nécromancie !


Balkiara tourna la clé dans la serrure et la porte s’ouvrit, en grinçant légèrement, sur une pièce vétuste dont les murs nus suintaient d’humidité. De lourds bracelets à chaînes pendaient. Cette pièce lui remémora quelques souvenirs lointains et réveilla en elle sa combativité. Une gigantesque chaise en bois robuste siégeait en son centre et elle fit signe aux gardes d’y installer le géant Alariel. Dès qu’il serait assis, il était bien évident que des bracelets métalliques se refermeraient sur ses poignets et ses chevilles. Dès que cette « installation » serait effectuée par les gardes, Balkiara débuterait la séance.

En attendant, elle revit défiler l’interrogatoire de Gorgoniare le satyre, puis Grimtar le Minotaure. Certains projets de l’époque lui revinrent en mémoire et elle se dit que d’une certaine façon elle avait légèrement failli à la mission confiée par Démogron lorsqu’il se trouvait aux portes de la mort. Pour l’instant elle avait un rendez-vous avec son prêtre et espérait vivement que le résultat serait concluant.

Alariel s'assit sans broncher, et fut surpris de pouvoir s'installer confortablement sur la chaise, avant de se rappeler qui avait été le précédent duc. Les bracelets métalliques se refermèrent avec un claquement sec, on aurait presque dit le son d'une cloche. Cela mit le géant mal à l'aise, il détestait être privé de mouvements, cela lui était arrivé une fois, et il en avait gardé de bien mauvais souvenirs. Il savait à quoi avait du servir cette salle, et cela pouvait dire deux choses, soit l'intervention serait très douloureuse, et elle ne voulait pas qu'il se débatte, soit elle souhaitait l'interroger car elle pensait que c'était un traître. Dans les deux cas, il devait se préparer à une douleur intense. Il eut peur de cette douleur anticipée, et baissa la tête, adressant une prière muette aux dieux.

*Galiama, Orth, Kaltia, Dhonor, Solanysse, Celmet, dieux officiels du panthéon, je vous adresse cette prière pour avoir le courage d'endurer ce qui va suivre, quel que soit ce qu'il va passer. A toi Lorkin, dieu maudit du panthéon, j'adresse la même prière, tu es un dieu au même titre que tout les autres, et il n'existe nul crime dont on ne puisse être pardonné, si je survis, je jure de tout faire pour éradiquer toutes ces personnes qui te vénèrent mal, d'une façon ou d'une autre, c'est eux qui t'ont rendu maléfiques et qui ont corrompu ton âme.*

Il releva la tête.

- Je suppose que si vous agissez ainsi, c'est que cela va être douloureux, et que l'on risque d'arriver à un point où je ne puisse plus me contrôler. Vérifier alors que les chaînes sont assez solides, je ne voudrais pas que vous ayez à me tuer.

Les gardes vérifièrent rapidement la solidité des bracelets métalliques et de la chaise, uniquement par réflexe car toutes les vérifications étaient effectuées régulièrement dans l’éventualité où leur utilisation était nécessaire. Et aujourd’hui, c’était le cas. Depuis des années cette pièce et tout son attirail seraient utilisés. Ils quittèrent la pièce et Balkiara resta seule avec le prêtre. Elle ne lui répondit pas et laissa planer un silence assommant durant de longues, de très longues minutes, uniquement dans le but de créer une petite angoisse chez Alariel. Puis elle prit la parole avec un ton d’une froideur indescriptible

- Je vais vous expliquer diverses choses, mon ami... Cette lourde porte qui nous isole du reste du monde est faite de trois couches de bois différents alternées, et est totalement isolante. Vous pourrez crier autant que vous voudrez !

De nouveau le silence s’installa, durant lesquelles elle réalisa qu’elle venait de prononcer les phrases que Démogron avait dites à Gorgoniare. Elle ajouta

- Ne vous inquiétez pas pour la résistance de nos installations. Feu mon époux était un géant ne laissant rien à la légère et tout est vérifié très régulièrement. Il y a une petite précision que j’ai oubliée, je n’ai nullement l’intention de vous redonner la vue, mais voyez-vous j’avais une envie de me divertir et quoi de plus facile qu’un aveugle pour lequel on peut toujours dire qu’il n’a pas vu une oubliette et que malheureusement le pauvre y est tombé !

Elle avança une petite table métallique en la faisant crisser sur le sol. Entre les plages de silence, les paroles menaçantes à l’encontre d’Alariel et crissement, le sujet n’allait pas tarder à paniquer. Elle attendit de nouveau avant de passer à la phase suivante.
Alarielétait totalement déboussolé, et une peur panique monta en lui, l'espace d'un instant, son visage marqua cette panique, mais il réprima bien vite cette expression, reprenant un air impassible, essayant de raisonner rationnellement, comme il le faisait toujours, mais c'était difficile.

-
Cela fait-il partie du processus où profitez-vous de ceci pour satisfaire un besoin naturel ? Sois dit en passant, je comprendrais tout à fait, tout le monde a ses secrets. Dans tout les cas, j'ai juré de vous servir, si vous souhaitez vous "amuser," faites-le.

C'était de bien belles paroles, en partie bravade, en partie sincère. Il se sentait faible, démunie, ah, si seulement il savait se battre, oui, mais qu'est-ce que cela changerait? Savoir se battre ne le délierait pas de ses chaînes. S'il y pensait bien, il avait passé toute sa vie, enchaîné, à compter sur les autres pour l'aider, inspirant la pitié, qu'est-ce qu'il détestait quand il sentait cet apitoiement dans les voix qui s'adressait à lui, il voulait tant être normal. Voire à nouveau, ses espoirs allaient-il être déçus ? La duchesse ne l'avait-elle pas entraîné ici uniquement pour le torturer librement? De la sueur commença à couler sur son visage, ce qui était affreusement gênant. Son corps se raidit, comme en attendant le prochain coup. Si son visage restait impassible, ces réactions ne trompaient sur ce qu'il ressentait. Une angoisse profonde quant à la suite des évènements.

*La pire des tortures est psychologique.*

Bien qu’Alariel tenta de dissimuler sa frayeur, certains signes étaient révélateurs de la peur dont il était en proie. L’expression de crainte s’affichant sur son visage avant qu’un masque impassible ne s’y installe, les paroles de courage qu’il prononça et qui n’étaient pas vraiment très convaincantes, puis les gouttelettes de sueur qui roulaient sur son visage ! Balkiara fut parcourue d’un frisson d’excitation qu’elle adora. Elle aurait souhaité que cet instant ne se termine jamais, ses instincts réapparaissaient après de très nombreuses années, et personne ne pouvait plus l’arrêter, en dehors de… !!! Elle remarqua le raidissement du sujet et jugea qu’il commençait à être à point !!§

Tout en se dirigeant vers la porte, elle répondit avec un ton assez bas pour l’obliger à tendre l’oreille mais suffisamment haut pour qu’il comprenne ses paroles. Comme l’ouïe est une chose très utile n’est ce pas ???

- Comme vous êtes perspicace, vous venez de découvrir mon secret. J’adore m’amuser avec certains de mes vassaux, ceux qui disparaissent mystérieusement.

Elle tourna violemment l’énorme clé dans la serrure, fermant ainsi la porte. Personne ne pourrait venir aider le prêtre, mais comme personne ne savait où il se trouvait et surtout que les hurlements ne sortiraient pas de cette pièce, Balkiara frissonnait de plaisir. Ne lui avait-il pas dit, quelques heures auparavant, qu’il craignait de se retrouver sans défense face à quelqu’un possédant de mauvaises intentions ? Il se trouvait dans cette situation et elle n’avait plus qu’à augmenter son angoisse un peu plus tout en débutant la pratique. Elle s’approcha à pas de loup près de lui et posa sa main sur le bras du géant. Nul doute qu’il penserait qu’elle se trouvait encore près de la porte et elle était impatiente de voir sa réaction. Peut-être croirait-il qu’une troisième personne se trouvait avec eux !!! Elle attendit quelques très longues minutes avant de lui arracher sa tunique, puis sans le prévenir et avec une rapidité digne d’une elfe, elle referma un cercle de fer autour de sa tête, au niveau du front, pour la maintenir contre le dossier. Il était pieds, poings et tête liés, entièrement à sa merci !

- Il existe des petits insectes très friands de tympans. Il paraîtrait qu’en les plaçant sur le lobe de l’oreille ils trouvent très rapidement l’entrée du conduit auditif, puis ils entrent dans ce petit tunnel et vive le festin !!! Il se trouve que je me suis procurée quelques-uns uns de ces spécimens et je n’ai, jusqu’à ce jour, pas eu l’occasion ni la possibilité de vérifier la véracité de ces propos.

Ne lui avait-il pas également confié que ce qu’il craignait le plus était de perdre un autre de ses sens ? Tout en lui parlant, Balkiara bougea quelques tiges en métal sur la table, puis elle prit une boite métallique, l’ouvrit et trempa ses index et majeur dedans.

- Pauvres petites bêtes qui font leurs petites griffes sur la table métallique !

Nul doute qu’il la croirait et qu’il assimilerait bruit et paroles ! Avec ce liquide rouge et visqueux, elle se mit à dessiner un pentacle sur le thorax d’Alariel. Elle psalmodiait tout en traçant les lignes qu’elle avait si souvent reproduites dans son enfance ! Ses paroles étaient incompréhensibles ce qui augmenterait l’angoisse d’Alariel !

Alariel sursauta lorsqu'il sentit le bras de la duchesse sur son épaule. Lorsqu'elle lui arracha sa tunique (une tunique toute propre, toute belle, non mais enfin...), il était paralysé par l'angoisse, il n'y avait plus de place dans son esprit pour la rationalité, et une panique incontrôlable commença à l'envahir. Sa tête paralysée augmenta ses angoisses, il était vulnérable, sans défense.

Puis vinrent les insectes, le géant décida alors qu'il serait peut être bien de crier, un cri de détresse irrationnel, qui sortait du fond du cœur, tout ce qu'il voulait maintenant, c'est sortir d'ici, il aurait juré avoir entendu les insectes s'approcher, il était tellement paniqué, qu'il les sentait monter sur son lobe de l'oreille, les sentant pénétrer dans son canal auditif, alors il commença à se débattre, tentant de ruer à grand coups, tirant sur ses chaînes, tentant de se libérer par toutes les contorsions possibles pour un géant. Bientôt, le sang commença à couler de ses poignets meurtris, de son front et de ses pieds, mais il ne semblait pas sentir la douleur, continuant à hurler et à ruer. Pendant ce temps, la duchesse dessinait tranquillement un pentacle sur son torse, puis se mettait à psalmodier. Si le géant ne comprenait pas le sens de ces paroles, il les prenait pour ce qu'elles étaient, des incantations. Il rua de plus belle, et un craquement sec indiqua que son poignet droit venait de lâcher.

Il était maintenant fou de douleur, et son esprit devenait totalement incohérent. Il devait l'arrêter, absolument, il devait contrer ces incantations. Il s'arrêta de crier, et se mit à prier. Une lueur dorée commença à l'entourer, et un combat invisible sembla s'engager. Le géant luttait de toutes ses forces, il ne savait pas pourquoi, mais il devait l'arrêter. Des images se mirent à apparaître dans son esprit, il voyait un homme sacrifié pour ressusciter un autre, un géant enchaîné se débattant de tout son être, un lutin à qui on arrachait le cœur, un elfe noir s'étouffant dans sa cellule, un elfe prostré dans les geôles. De multiples images de tortures incohérentes circulaient dans son esprit, toutes ces personnes torturées de par le monde, ne pouvant trouver la paix, il se battait pour eux, utilisait leur force pour combattre, il ne savait quoi. Mais tout cela fut vain, le géant s'écroula bientôt, la lueur dorée disparaissant. Il gisait là, vaincu, conscient, gémissant, et il sentait toujours des insectes invisibles issus de son imagination lui croquer les tympans.

Brisé ! Il était brisé, mais pas encore suffisamment pour obtenir le résultat souhaité. Les hurlements du géant déclenchèrent un frisson de plaisir tout le long de la colonne vertébrale de Balkiara. Elle jouissait tout simplement de la souffrance d’Alariel et si cette séance avec un but bénéfique, l’intention étant d’aider un aveugle, cette sensation de plaisir était tout simplement délicieuse. En combinant nécromancie au travers d’un pentacle dessiné directement sur le sujet avec ce que nous appellerions « peinture » si nous étions au 20ème siècle et la peur atteignant son paroxysme, Alariel avait de très fortes chances de voir le monde. Pour cela, il devait impérativement être convaincu de la véracité des menaces de Balkiara. Par contre, comme pour toute pratique faisant appel au monde des ténèbres, donc de la mort, cela n’était pas sans risque et des séquelles pourraient très bien en être conséquence. D’un revers de main elle envoya les tiges métalliques au sol après avoir touché les oreilles du géant comme si elle enlevait les insectes imaginaires

- Tout compte fait ce ne serait pas aussi amusant si vous n’entendiez pas ce que j’ai à vous dire. J’espère que ces charmantes petites bêtes n’auront pas fait trop de dégâts et que vous parviendrez encore à percevoir mes paroles.

Elle prit une boîte métallique, puisque tout dans cette pièce l’était pour la simple et bonne raison que le sang se nettoie beaucoup mieux que sur un autre matériau, et la posa sur la table. Elle en sortit une souris noire (la couleur obscure) qui se mit à pousser des petits cris, de souris bien sûr ^^ (normal puisque s’en était une). Elle laissa crier quelques minutes, la posa sur le ventre d’Alariel pour qu’il les minuscules petites griffure des pattes arrières du rongeur, qui ne laisseraient pas de traces puisqu’elle la tenait par la nuque. Lorsqu’elle l’écarta de l’abdomen, ce fut pour lui ouvrir le ventre avec son couteau afin de l’éviscérer. Elle récupéra les entrailles du pauvre animal dans un bol métallique ^^ . Elle recouvrit les plaies des poignets, chevilles et front avec les viscères, et retraça le pentacle avec le sang de la petite bête sacrifiée en prenant bien soin de repasser sur les lignes de peinture rouge. Toutes ces sensations, aussi bien auditives que sensorielles, seraient un véritable calvaire pour un aveugle. Mais le bouquet final n’était pas pour tout de suite, ce serait le summum de la douleur psychologique et ce ne sera que lorsqu’il atteindra le paroxysme de la peur et la souffrance que son esprit ordonnerait aux nerfs de permettre aux yeux de voir.

- Et bien, nous allons poursuivre… Hum ! la douleur sera probablement plus grande mais vous criez si bien que j’ai envie de vous entendre encore. Vous pouvez me supplier hein ! Ce ne sera que plus agréable pour mes oreilles !

Et subitement, il n’y eut plus aucun bruit, ce fut le silence le plus total, laissant Alariel dans le doute, la crainte de ce qui allait suivre. Parfois l’imagination est pire que les actions elles-mêmes et elle était impatiente de voir les réactions de son cobaye. S’il était prêt à subir l’acte final, elle ouvrirait la seconde boîte métallique dont les dimensions étaient bien supérieures à la précédente. Tout dépendait de lui maintenant, il pouvait faire cesser ce calvaire et voir ou bien subir encore les tortures de sa Duchesse jusqu’à atteindre la limite de la souffrance intolérable. Balkiara l’observait avec la plus grande attention, guettant le moindre mouvement (d’un doigt, d’un cil… puisqu’il était tellement bien fixé à sa chaise qu’il ne pouvait pas s’en permettre tellement), le moindre son, la moindre parole. Allait-elle poursuivre ? 

Le géant était totalement brisé, il n'avait même plus la force de crier, mais il entendait encore, et il en éprouva sur le moment un intense soulagement, qu'importait quel chose horrible il aurait à entendre, il avait encore ses tympans. Tout semblait se calmer, elle sortit une souris, qui lui fit de minuscules griffures, cela était presque agréable après ce qu'il avait subi. Puis elle éventra la souris, et la puanteur des entrailles et du sang de l'animal envahit ses narines, puis il sentit des viscères chauds se poser sur ses blessures, c'était extrêmement douloureux d'avoir des viscères chauds sur ses nerfs à vif. Mais cela n'était rien par rapport à ce qu'il avait déjà ressentit, il tenta de laisser échapper un rire, mais ce ne fut qu'un gémissement rauque.
Puis le silence se fit, et il attendit, rien ne se passait, il en vint même à se demander si la duchesse n'était pas partie. Au fur et a mesure que le temps passait, la puanteur se faisait plus forte, plus insupportable, et ses plaies de plus en plus douloureuses. La puanteur devint si forte, qu'il en vomit, répandant son repas et sa bile sur son torse. Cela devenait insoutenable, il voulait que cela s'arrête, cela devait cesser immédiatement, mais cela continuait, la puanteur, les sensations qu'il ressentait et la douleur devenait insoutenable. Il voulait la supplier, il voulait parler, mais étrangement, il n'y arrivait pas, sa bouche s'ouvrait sans qu'aucun son n'en sorte, il comprit ce que c'était, une étincelle de fierté l'empêchait de s'abaisser à supplier, une étincelle de plus en plus faible.

Soudain, il sentit une douleur affreuse au niveau des yeux, il semblait qu'elle s'était remit au travail, il ne savait pas ce qu'elle lui avait versé, mais cela brûlait affreusement, c'était encore pire que cette puanteur et cette douleur. Un nouveau hurlement retentit, beaucoup plus fort que le précédent.

- AHH MES YEUX AHHHHHHHHHHHHHHHHHH


Si la duchesse regardait attentivement les yeux éternellement ouverts du prêtre, elle verrait qu'un minuscule trou était en train de se former, pour le moment, il n'était pas plus gros qu'une tête d'épingle, mais à chaque seconde qui passait, cela augmentait.

Balkiara se recula juste à temps pour ne pas être éclaboussée par les vomissures d’Alariel. Pour elle aussi l’air devenait irrespirable ! Comme elle constata que viscères et incantations avaient fait leur œuvre en guérissant les différentes plaies, elle saisit un baquet d’eau froide et le déversa sur le géant. Cela le surprendrait très probablement, mais le résultat fut une réussite : Alariel était redevenu tout propre et l’odeur nauséabonde avait disparu. L’eau s’écoula par un trou se trouvant au milieu de la pièce dont le sol n’était pas entièrement plat, mais l’inclinaison était si infime qu’on ne s’en apercevait que lorsqu’un quelconque liquide s’écoulait vers l’orifice. Alariel se mit à hurler à propos de ses yeux ! C’était le bon moment, les yeux du sujet, ouverts, n’étaient plus aussi blancs… un infime point, microscopique, s’était formé au centre de chacun d’eux. Si elle n’avait pas été une elfe, elle ne les aurait probablement pas vus. Il était prêt, la phase finale pouvait être débutée !

Durant quelques minutes, Balkiara se mit à psalmodier de nouvelles incantations incompréhensibles, en dessinant à nouveau le pentacle sur la poitrine du prêtre. Des idées, toutes aussi folles les unes que les autres, lui traversaient l’esprit et elle ne parvenait pas à les chasser. Elle avait été sage depuis trop longtemps et côtoyer le côté obscur aussi brutalement l’ébranlait terriblement. Si Alariel risquait d’avoir des séquelles, il n’était pas improbable qu’elle aussi en ait. Mais lesquelles ???
Elle continua de tracer les lignes du dessin cabalistique, mais petite nouveauté : tout en faisant cela, elle le griffa pour que le sang de la souris se mélange avec celui du géant. Une fois cette préparation terminée, elle jugea le moment venu d’ouvrir la seconde et dernière boîte ! Avant cela, elle devait accentuer un peu plus la peur d’Alariel

- Messire, je vois que la supplication ne fait pas partie de votre comportement. Hurlez si bon vous semble, comme je vous l’ai dit cela ne fait qu’augmenter mon plaisir. Pliez, suppliez et vos tourments cesseront.

Sachant pertinemment que de simples paroles n’en viendraient pas à bout, elle ouvrit la boite. Rien ne se passa ! En dehors du bruit de l’ouverture, Alariel n’entendrait rien d’autre durant quelques secondes. Puis trois chauves-souris s’en échappèrent et commencèrent à tournoyer autour de la tête du géant, parfois leurs petites ailes le frôlaient, à d’autres moments elles le « giflaient » !

- Rappelez-vous votre peur enfantine… un mot et tout cela s’arrêtera !

En fait, si sa fierté était brisée et qu’il cédait en suppliant son bourreau tout en supportant la douleur de ses yeux qui allait en augmentant, tout cela mélangé avec la peur des mammifères à ailes membraneuses lui voletant autour… son iris devait se colorer et il verrait !!!

La douleur du géant était tel, qu'il n'entendit pas les paroles de la duchesse, d'autant plus que ses hurlements couvraient en grande partie sa voix. Mais il comprit tout de suite lorsqu'il entendit les battements d'ailes des chauves-souris affolés. Cela et sa douleur croissante le rendit complètement fou, il se remit à se débattre, ses plaies venant d'être guéris se rouvrirent, il se débattit tant et si bien que soudain, la chaise bascula sur le coté, et il se retrouva au sol. Le trou dans ses yeux avait maintenant la taille d'une pupille normal, et des iris apparurent. Ils étaient d'un vert éclatant. Mais une particularité était apparut. En effet, sa pupille, contrairement à celle d'un géant normal, était en forme d'ellipse, comme celle des chats. Cela lui donnait un air très différent, et bizarre.

La douleur s'en était soudainement allée, ses hurlements aussi, il avait également arrêté de se débattre. Un flot de lumière pénétra par ses yeux, pour le moment, il ne voyait rien d’autre, mais c'était une sensation totalement nouvelle, il se servait de quelque chose dont il ne s'était jamais servi. il eut un gloussement de joie, c'était tellement merveilleux, toute cette lumière, c'était donc cela, la lumière, tellement magnifique, époustouflant. Puis, après un certain temps vinrent des formes floues. Sa vision se colora, voilà donc la couleur, il trouva cela encore plus magnifique que la lumière, et poussa un cri de joie. Il avait l'expression d'un gamin de quatre ans essayant son nouveau jouet. Puis tout cela se précisa, et une foule d'information arrivèrent à son cerveau. Il ne savait pas encore toutes les déchiffrer, mais cela viendrait. C'est donc cela voir, c'est merveilleux, je m'étais imaginé tant de choses, mais ça ?

Des larmes de joies coulèrent sur ses joues, il avait complètement oublié l'existence de la duchesse, les chauves-souris et le fait qu'il soit enchaîné sur une chaise ayant pour seul vêtement sa cape tâchée de sang. Il était totalement concentré à déchiffrer son nouveau sens. Il arriva bientôt à voir des formes bouger, et sa première véritable image fut celle d'une chauve-souris rasant le sol, puis remontant au dernier moment, ses ailes frôlant son visage. Il la trouva magnifique. C'est donc cela une chauve-souris. Maintenant qu'il en avait vu une, il n'en avait plus peur du tout. Sa deuxième image fut deux sortes de piquets droits entourés de tissus colorés. Et tendit qu'il se demandait ce que c'était, ces piquets bougèrent, et il s'aperçut que c'était les jambes d'une personne (j'espère qu'elle n'a pas de robe. j'imagine que non... vive les pantalons). Il déduit donc que cela appartenait à Balkiara, et que les tissus les entourant étaient des vêtements. Puis d'un coup, tout lui revint en mémoire, et aussi le fait qu'il soit devant sa duchesse dans le plus simple appareil. Cela lui fit l'effet d'une douche froide, et il s’assombrit.

Maintenant, il comprenait que tout cela n'avait été qu'un rituel pour lui redonner la vue, mais il soupçonnait qu'elle y avait prit plaisir, il se rappelait son ton enjoué, la joie qu'elle semblait éprouver alors qu'elle le torturait. Il parla, son impassibilité toute retrouvée.

- Je pense que vous pouvez me détacher maintenant, je voie, enfin, je crois que je vois. J'aimerais aussi de nouveau vêtements maintenant, et je suppose que pour ne pas laisser de trace, vous allez brûler ma cape. Je doute que le sang parte de ce tissu en le lavant.

Il murmura une courte prière, et ses plaies se refermèrent à nouveau, ne laissant que du sang séché. Il s'aperçut soudain qu'il était trempé, et qu'il grelottait de froid. Étrange, il ne se rappelait pas que la duchesse lui avait jeté un saut d'eau.

- J'aimerais aussi avoir un linge pour m'essuyer.

Il se sentait totalement épuisé, cette épreuve l'avait vidé, il lui faudrait du temps pour récupérer, et il n'espérait pas réussir à dormir normalement avant de long mois, cela avait été une expérience marquante.

Alariel se mit à hurler d’une façon surnaturelle ! La combinaison de tous les facteurs simultanément et surtout répétitifs, sans interruption avait opéré ! Le géant semblait devenir fou, ce qui était très bon signe. Balkiara était fière d’elle puisqu’elle était parvenue à un résultat plus que positif. Elle s’écarta un peu afin d’assister au spectacle de la métamorphose. C’était tout simplement spectaculaire, ses iris se colorèrent mais leur forme était très différente de toutes celles qu’elle avait vues jusqu’à ce jour. On entendit un gros bruit sourd lorsqu’il tomba avec la chaise. Elle leva au ciel et ne bougea pas puisqu’il lui aurait impossible de le relever ! Ce fut alors que la transformation s’opéra et que le géant se mit à voir. Il était tel un enfant découvrant le monde qui l’entoure et avait l’air de s’émerveiller de tout. Les chauves-souris ne l’effrayaient plus, il ne vociférait plus, ne vomissait plus non plus ! Tout était presque redevenu normal jusqu’à ce qu’il fasse allusion à la cape et qu’il demande des vêtements. On aurait pu croire que la Duchesse rougissait, mais la pièce ne possédant pas de fenêtre il y faisait légèrement sombre. Et puis, Alariel ne voyant que depuis quelques minutes, il ne connaissait ce phénomène et ne le remarquerait pas. Elle s’approcha de la chaise renversée et défit les anneaux des chevilles, poignets et front du prêtre.

- Vous êtes très perspicace ! Effectivement, votre cape serait incinérée, cette pièce entièrement nettoyée dès que nous la quitterons. Si ce genre de cérémonie venait à l’oreille de personnes mal intentionnées, la seule qui sera retenue, c’est le déroulement ainsi que les moyens utilisés et non le but et surtout le résultat. Il vous faudra trouver une explication à la fin de votre cécité, mais je vous fais confiance car vous foisonnez d’imagination !

Elle se releva et alla chercher un grand tissu propre qu’elle lui lança. Puis elle se mit à réfléchir à la façon dont Alariel pourrait se rendre dans ses appartements pour mettre des vêtements propres et surtout secs. Pour un peu que le soleil brille et que les entraînements de combat ne soient pas terminés, tout le monde verrait et risquait de les bombarder de questions ! Elle allait devoir imposer le silence si cela se produisait.

- Il vous faudra longer les murs pour éviter d’exhiber vos pectoraux ! Avez-vous des questions avant que nous ne quittions cette salle ?

Le géant se releva, détacha sa cape, qui tomba sur le sol. Puis il commença à s'essuyer sans la moindre pudeur, il faut dire que pour lui, ce mot n'avait jamais vraiment eut d'importance, les vêtements, ça servait à tenir chaud et puis c'est tout. S'il avait ressenti une gêne à l'idée d'être nu devant la duchesse, c'était uniquement par question de convenances, et il semblait que pour le moment, elles étaient en quelque sorte abolies. Pendant ce temps, il regarda alors la duchesse en entière pour la première fois. Ainsi, c'est à quoi ressemblait celle qu'il servait. Il la trouvait magnifique, d'ailleurs, tout ce qu'il voyait, il le trouvait merveilleux, même cette salle où tout était en métal. Il se regarda ensuite, découvrant son corps. Il se trouva très grand par rapport à la duchesse, il s'était imaginé plus petit, il n'était pas particulièrement musclé, mais ça il ne s'en aperçut pas au niveau des yeux, par contre il le savait, il n'avait jamais beaucoup pratiqué d'activités physiques.

Sortant de son absorption, il noua le linge autour de sa taille, et ses yeux se fixèrent sur ceux de la duchesse, cela devait être une expérience troublante, que de se trouver face à ces yeux féroces, cela le rendait plus dur, moins vulnérable. Son expression s'assombrit lorsqu'il parla, son ton était respectueux, mais sans une once supplémentaire que nécessaire.

- Je vous suis reconnaissant pour ce que vous avez fait, mais... la façon que vous utilisez pour y parvenir... cette façon...

Une pointe de dégoût perça dans sa voix avant qu'il continue... Je n'approuve pas ce que vous avez utilisé, à tel point que j'arrive même à me demander si le prix à payer pour des yeux n’était pas trop élevé.

- Je continuerais à vous servir, et pas un mot de tout ceci ne sortira de mes lèvres, vous avez ma parole, et je ne suis pas homme à briser des serments. Mais un jour viendra où je vous demanderais de partir, ce jour là, et je vous en supplie, accéder à ma requête, car c'est que je ne supporterais plus de vivre ici, dans cette forteresse, où tout ceci s'est produit. Je garderais sans doute contact avec-vous, et vous aiderais en cas de besoin, mais je ne vous pardonnerais jamais, ce que vous avez fait.

Il fit une courte pause avant de continuer, il l'avait l'air beaucoup plus calme maintenant.
- Je souhaiterais vous demander une faveur, j'aimerais que vous me donniez un équipement, je vais bientôt partir en ambassade et même avec Eladar et Eldenourin pour escorte, en terre hostile, je ne pense pas que cela soit suffisant.

D'autant plus, trois personnes en armes en ambassade pourrait donner un grand poids à nos arguments. Si je vous demande cela, c'est aussi parce que je compte vous demandez la permission d'aller  ****, glaner des informations, et gagner la confiance de ****. Je compte établir des relations amicales avec eux. Pas au nom du Morvor bien sûr, à moins que vous m'en donniez l'ordre, mais plus à titre officieux si vous voyez ce que je veux dire. Mais je ne suis pas fou, et aller en territoire potentiellement hostile sans armes et sans savoir me battre, cela relèverait du suicide. Sans compter les brigands que je risque de rencontrer en chemin. Ce que vous m'avez montré, je doute que vous l'ayez "dit" à beaucoup de monde, aussi, d'une certaine façon, la confiance que vous me faites me flatte beaucoup, alors qu'importe un peu plus. Vous ne m'utilisez pas à la moitié de mon potentiel, je pourrais être un grand atout dans votre manche. Tout d'abord en tant que prêtre du Morvor, puis en tant qu'agent officieux du Morvor allant aider les duchés en difficultés. Ou un en particulier. Cela me permettra d'atteindre une bonne place, tout en continuant à vous servir.

La suite se trouve sur Asturyan, mais vous allez devoir vous y inscrire et la trouver !!! ^^

                                                                                                  Texte écrit par Pierrot et Ghislaine


Ecrit par Balkiara, le Samedi 21 Mars 2009, 16:45 dans la rubrique "Jeux de Rôles".

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