BALKIARA LA GRANDE GUERRIERE PHILOSOPHE

CHINTAMANEE

Voici l'histoire de mon nouveau perso sur un Jeu de Rôle par Forum :

Yisreela était une jeune femme joyeuse, respirant le bonheur. Elle vivait avec ses parents, ainsi que ses frères et sœurs, dans un petit village où la vie s’écoulait paisiblement. Mais le jour de ses noces, une armée de démons arriva et l’horreur commença. Les hommes furent torturés par plaisir et abattus sur place. Il en fut de même pour certaines femmes. Les jeunes femmes furent violées avant d’être égorgées et les plus belles emmenées avec les démons une fois le village entièrement détruit. Quant aux enfants, ils furent abandonnés sur place.

Yisreela fit partie du groupe d’esclaves et comme elle était d’une beauté exemplaire, tous voulurent profiter de ce corps de déesse. Il plantèrent quatre piquets sur le sol et lui ligotèrent poignets et chevilles à chacun d’eux. Ils lui arrachèrent ses vêtements, et l’horrible valse débuta alors. Elle eut beau hurler, tenter de se débattre, se contorsionner pour échapper à leurs vilaines pattes, à leurs haleines fétides puant l’alcool, à leurs membres durcis par le l’envie de plaisir… les liens étaient bien trop serrés et toutes ses tentatives restèrent vaines. Tous, sans exception, assouvirent leurs envies les plus obscènes les uns après les autres, se bousculant pour passer le premier, tandis que ceux attendant leur tour s’esclaffaient à gorge déployée… Yisreela perdit connaissance après plusieurs heures de cet abominable supplice et cela valait mieux pour elle, car les idées de ces porcs devenaient de plus en plus audacieuses. Une fois que tous eurent pris leur dose de plaisir, ils décidèrent de faire une autre tournée, mais ce n’était pas amusant avec une poupée de chiffon amorphe… ils crurent même que la vie avait quitté ce corps et coupèrent les liens, la laissant là, nue, allongée sur le sol boueux. Petite chose inerte à la peau blanche tâchée de rouge, déchirée de tous côtés… La troupe de démons décida de lever le camp et ils partirent vers d’autres lieux, d’autres conquêtes, laissant derrière eux celle qui avait servi d’amusement un court instant. Les autres humaines, voulurent se sauver, car voyant le sort qui avait été réservé à l’une d’elles, leur avenir était de toute évidence voué à devenir elles aussi des objets de satisfaction bestiale.

Mais le lendemain, Yisreela reprit connaissance. Elle recroquevilla sur elle-même, prenant la position d’un fœtus, et resta ainsi de longues heures, à sangloter. Son corps tout entier la faisait souffrir, elle était couverte de sang et c’est la peur au ventre, l’angoisse du retour de ces être infâmes, qu’elle se releva, ramassa les lambeaux de vêtements laissés à proximité, qu’elle se traîna sur plusieurs mètres, ce qui l’emmena près d’un bosquet où elle se mit en boule. Elle était esseulée, apeurée, souillée au plus profond de ses entrailles et n’avait qu’une envie : mourir. C’est alors qu’une caravane, de toute évidence composée de nomades humains, arriva sur les lieux. Ils inspectèrent l’endroit, ramassèrent les liens, discutèrent entre eux à voix basse et décidèrent de repartirent le plus rapidement possible. C’est alors que l’un d’entre eux aperçut les traces laissées par Yisreeala. Ils se dirigèrent, arme au poing, jusqu’au taillis où elle s’était réfugié. Se sentant découverte, et surtout à la vue d’Hommes, elle se mit à hurler et perdit à nouveau connaissance. Ils ramassèrent le corps de la jeune femme et l’emportèrent vers une de leurs roulottes. Après l’avoir rapidement déposée à l’intérieur, des femmes du convoi s’y glissèrent également, et la colonne reprit sa route rapidement. Yisreeal resta entre la vie et la mort durant des semaines et malgré les soins prodigués, le pronostic était plus qu’incertain. Elle fut tirée d’affaire, mais les rires de ses tortionnaires, leurs caresses rêches… ne quittèrent plus jamais son esprit. Aucun homme ne réussit plus jamais à l’approcher sans risquer de déclencher une crise d’hystérie chez la jeune femme. Les nomades respectèrent cela, et seules les femmes pouvaient se tenir à proximité.

Quelques semaines plus tard, Yisreela se rendit compte qu’elle était enceinte. Elle fut prise de panique et envisagea de perdre l’enfant. Malgré les nombreuses tisanes concoctées selon de très anciennes recettes, ainsi que toutes sortes de procédés… (que je ne vais pas énumérer ici pour ne pas vous choquer hein !!!) le fœtus était bel et bien accroché, et rien n’y fit. Neuf mois plus tard, une petite fille naissait : Chintamanée fut le prénom qui lui fut donné. Elle fut élevée selon les us et coutumes des humains, et personne ne lui révéla l’identité de son père (d’ailleurs Yisreela ne connaissait pas vraiment elle-même et pour cause !!! Beurk, les vilains démons !!). Le mystère de la conception de cette enfant ne fut jamais abordé.

Mais cette enfant était différente des autres. Elle paraissait très douce et par moment, sans aucune raison apparente, elle battait sauvagement ses camarades de jeu et se réjouissait de la vue du sang. Elle mordait régulièrement les autres enfants et même les adultes humains qui osaient la contrarier. Elle vénérait sa mère et n’acceptait que les remarques de cette dernière. Elle devint le loup blanc de la troupe, celle que tous évitaient comme la peste, car tous craignaient son extrême violence qu’ils assimilèrent à des crises de folie. Une enfant conçue de cette façon ne pouvait, à leurs yeux, pas être saine d’esprit. L’idée que ses procréateurs puissent être des démons ne leur effleura jamais l’esprit. Cela amusait Chintamanée, et dès qu’elle s’amusait beaucoup de la crainte qu’elle inspirait. Dans les moments d’accalmie de son tempérament, on lui enseigna l’art de combattre. Les nomades essayèrent également de l’initier à la concentration afin de calmer ses ardeurs, ses pulsions agressives… et ce fut extrêmement difficile de canaliser sa sauvagerie, se bestialité ! Après de longues années, ils se rendirent compte qu’elle vieillissait beaucoup moins rapidement qu’eux et lorsqu’elle atteignit la cinquantaine, sa mère arrivant au déclin de son existence humaine, tous comprirent qu’elle n’était pas de sang pur. Yisreela décida, alors qu’elle se trouvait sur son lit de mort, de dévoiler la vérité sur la conception de Chintamanée.

La jeune fille en fut choquée, et sa première réaction fut de refuser cette vérité, de nier en bloc le fait qu’elle puisse avoir du sang de démon dans les veines. Cela ne pouvait pas être possible, comment pouvait-elle avoir pour père un être aussi abominable que cela. Il lui serait d’ailleurs impossible de le retrouver pour lui faire payer au centuple l’outrage subi par sa mère. Elle comprit alors les hurlements nocturnes de sa mère, ses nuits agitées, les hurlements déclenchés par l'approche des hommes. Elle se sentait impuissante, responsable de l’état végétatif dans lequel sa génitrice se trouvait depuis sa naissance. Alors qu’elle rendait son dernier souffle, Chintamanée lui fit la promesse de faire tout son possible pour résister à l’appel démonesque (si ce mot n’existe pas, et bien je l’invente ! Niark Niark Niark !), mouais !!! bon d’accord disons plutôt : démoniaque !

Chintamanée décida de quitter ceux qui avaient été sa famille durant toutes ces années. Sa véritable place n’était pas au milieu d’humains pacifiques. Etait-elle auprès des démons ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus où elle devait se situer exactement. Il fallait qu’elle découvre sa véritable personnalité et pour cela elle devait explorer le monde, découvrir d’autres peuplades, apprendre à connaître d’autres civilsations… Elle devait voler de ses propres ailes !

Les nomades avaient supporté les sautes d’humeur de Chintamanée par égard pour sa mère, et ne tentèrent pas de la retenir. Ils la regardèrent partir avec tout de même un petit pincement car malgré tout, elle avait vécu cinquante ans à leurs côtés. 

Elle partit donc sur les chemins, désorientée, seule et apeurée. C’était la première fois qu’elle se retrouvait livrée à elle-même. L’apprentissage de la vie sans filet ne serait pas facile, elle en était consciente mais devait à tout prix savoir quelle moitié d'elle serait dominante : Humaine ou Démone ? Elle arriva alors en vue de lieux où fourmillaient de nombreuses peuplades...

Alors, sera-t-elle Humaine ou Démone ?

Ecrit par Balkiara, le Jeudi 4 Janvier 2007, 22:34 dans la rubrique "Jeux de Rôles".

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