Musée Jacquemart-André Premier Etage
--> Le 12 Avril 2015
Un plan du premier étage trouvé sur le net :
"Fresque de Tiepolo" (1696-1770)
Lé réception d'Henri III à la villa Contarini, 1745
Élu roi de Pologne en 1573, le futur Henri III décide de rentrer un an plus tard en France pour succéder à son frère Charles IX qui vient de mourir. En chemin, il séjourne à Venise pendant une douzaine de jours, où il reçoit un accueil grandiose. Au moment de quitter la Vénétie, il accorde une dernière faveur au procureur Federigo Contarini, en s'arrêtant dans sa villa à Mira, sur les rives de la Brenta.
En 1745, c'est le souvenir de cette visite qui sert de prétexte au peintre Giambattista Tiepolo pour décorer le vestibule de la villa Contarini. L'artiste vénitien associe à cet évènement illustre la commémoration du mariage de Lucrezia Corner, adossée à la colonne de gauche, avec Vincenzo Pisani, devenu propriétaire de la villa, qui se tient en face d'elle. La fresque offre donc une double lecture, celle de l'évènement contemporain et celle, plus ancienne, de la visite du souverain. La fresque de la Renommée annonçant la visite du roi Henri III, qui décore aujourd'hui le plafond du restaurant du Musée, venait compléter celle-ci.
Un siècle et demi plus tard, les époux André découvrent l'ensemble qui est alors à vendre et décident l'acquisition pour leur hôtel parisien. Il faut huit mois de mai 1893 à janvier 1894, juste avant la mort d’Édouard André, pour détacher le fresques, les transporter et les remonter dans la cage de l'escalier d'honneur (qui deviendra l'escalier Tiepolo), et dans le restaurant du Musée.
En 1998, les Assurances Generali acceptent de financer la restauration de la fresque murale qui restitue les qualités premières de la fresque, effet de trompe-l’œil, illusionnisme, ampleur de la mise en scène et délicatesse de la polychromie qui nous permettent d'admirer désormais le plus ornement de l'hôtel.
"L'Enlèvement de Ganymède" (Porcelaine, vers 1745) - Manufacture de Carlo Ginori, Florence, XVIIIe siècle
Mythologie Grecque : Ganymède est le fils du roi Tros (qui donna son nom à Troie) et de la Nymhphe Callirhoé (fille du Scamandre). Ses frères sont Ilus et Assaracus. Il fut choisi par les Dieux pour être l'échanson de Zeus, car il était le plus bel adolescent vivant sur la terre.
Échanson = officier chargé de servir à boire à un roi, un prince ou à tout autre personnage de haut rang. En raison de la crainte permanente d'intrigues et de complots, la charge revenait à une personne en qui le souverain plaçait une confiance totale. L'échanson devait en particulier veiller à écarter tout risque d'empoissonnement et parfois même goûter le vin avant de le servir.
Il aurait été enlevé, dans les plaines de Troade, par Zeus qui aurait pris la forme d'un aigle. Hermès, au nom de Zeus, dédommagea Tros de la perte de son fils en lui offrant un cep de vigne ou une coupe en or, œuvre d'Héphaïstos ainsi que deux belles juments immortelles. De plus, il l'assura que Ganymède était devenu immortel et ainsi qu'il était à l'abri des infirmités et de la vieillesse ; il lui dit également qu'il était souriant, une couple à la main en train de verser le nectar à Zeus.
Il était souvent représenté comme un jeune homme d'une rare beauté, coiffé d'un bonnet phrygien et tantôt assis à côté de Zeus tantôt porté sur les ailes d'un aigle auquel il sert aussi, parfois, d'échanson.
"Hercule au repos" : Milieu XVIe siècle (Marbre) - Attribué à Prospero Sogari, dit II Clemente (1513-1584)
La galerie des Musiciens
L’œuvre "Portrait d'homme" de l’École Espagnole, XVIIe siècle, est actuellement en cours de restauration. Elle est remplacée par un "Portrait d'Homme" attribué à Alessandro Bonvivino, dit Moretto (1490/95-1554), vers 1530, Huile sur toile.
1ère photo : "Buste du pape Grégoire XV" (1554-1623) (Bronze, 1622) - Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin (1598-1680)
2ème photo : "Portrait de Frédéric de Gonzague, duc de Mantoue" vers 1560 - Atelier de Titien (1485-1576)
La salle des sculptures
Au premier étage de l'hôtel, dans la pièce située au-dessus du "Salon rotonde", Édouard André avait souhaité installer un atelier de peinture pour sa femme ; mais Nélie Jacquemart préféra renoncer à son métier et se consacrer aux projets de son mari. Ayant décidé de former une collection d'art italien, elle choisit de dédier cet étage aux pièces de cette école : "Notre musée dans notre hôtel" dira-t-elle.
Nélie Jacquemart avait une sensibilité de décorateur plutôt que de conservateur, d'où la présentation qui va prendre le pas sur la cohérence historique. L'atelier sera réservé aux plus belles sculptures, les autres seront présentées avec les meubles et les objets dans la pièce suivante, et les peintures seront regroupées dans la troisième chambre. Cette présentation rappelle celle de la Galerie Bardini à Florence, bien connue de Nélie jacquemart.
Photo 1 : salle des sculptures
Photo 2 : Dans le médaillon : le Pape Saint Grégoire par Domenico Rosselli vers 1480
sous le médaillon : "Foi, Espérance, Charité, Justice. Atelier d'Andrea del Verrocchio. École florentine, vers 1480
Photo 3 : Histoire des reliques de Saint Émilien, évêque de Faenza. Faenza, 1468
Photo 1 : "Ange de l'Annonciation", bois Sienne, XVe siècle. Attribué à Domenico de Niccolo
Photo 2 : "Vierge agenouillée", bois, école siennoise, XVe siècle
Photo 3 : Aiguières en porcelaine de Médicis. Florence, XVe siècle
Photo 4 : "Sainte Catherine en gloire", 1444. Pietro di Giovanni di Ambrogio, actif entre 1428 et 1448. Sienne, milieu du XVe siècle.
Photo 1 : Fontaine murale. Pierre d'Istrie. Venise, XVe siècle
Photo 2 : "Saint Jean-Baptiste enfant" d'après Desiderio da Settignano. École florentine, 2e moitié du XVe siècle
Photo 3 : de gauche à droite :
- "Vierge à l'Enfant" d'après Antonio Rossellino. École florentine, 2e moitié du XVe siècle
- "Vierge à l'enfant" Domenico di Paris. Ferrare, XVe siècle
- "La Vierge, l'Enfant et trois chérubins" d'après Antonio Rossellino. École florentine, 3e quart du XVe siècle
MUSÉE ITALIEN
Salle Florentine
La Libreria
La Libreria est une des salles importantes d "musée italien". Nélie Jacquemart voulait y présenter des objets d'art : médailles, parchemins, céramiques. Puis à la mort de son mari, elle transforma cette salle en une sorte de chapelle privée, avec un retable d'autel, des stalles d'église et un tombeau, poussant la décoration jusqu'à faire poser des encadrements de porte du XVe siècle.
Par la suite, elle ajouta des peintures, en accordant la priorité à l’École Florentine et rassembla donc dans cette salle une série de peintures de cette école (Vierge à l'Enfant de Botticelli et Pérugin, Pieta de Botticini). En face, se trouve le chef d’œuvre de la collection, le Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello.
Photos 1 et 2 : Stalles d'église. Bois et marqueterie, vers 1510. Pentaleone dei Marchi, début du XVIe siècle
Photo 3 : "La Vierge avec le Christ mort au pied de la croix", 1488, entouré de Saint louis de Toulouse, Saint Dominique, Saint Jacques le Majeur et Saint Nicolas. Francesco Botticini (1446-1497)
Photo 4 : "Saint Georges terrassant le dragon. Paolo Uccello (1397-1475) vers 1440
Photo 1 : "Vierge à l'enfant" vers 1480. Francesco Botticini (1446-1497)
Photo 2 : "Vierge à l'enfant" vers 1470. Sandro Botticelli (1444-1510)
Photo 3 : "Vierge à l'enfant" vers 1470. Le Perugin (1445-1523)
Photo 4 : "Vierge à l'enfant" vers 1460. Alessio Baldovinetti
Salle Vénitienne
La salle Vénitienne était beaucoup plus chargée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Certains meubles ont été poussés sur le côté pour être mieux protégés, d'autres œuvres plus fragiles, comme les tapis, ont été enlevées. La configuration de la pièce a donc été modifiée à l'exception des murs ou l'accrochage est resté inchangé.
Édouard André préférant l'art vénitien, lui et son épouse vont aménager cette salle avec des objets d'art et de nombreuses peintures de cette École. Ils présentent des chefs-d’œuvres de Carpaccio et de Belini ainsi qu'une série de panneaux peints par Andrea Mantegna, le beau-frère de ce dernier. Ce peintre de Padoue, savant et austère, surprend dans l'atmosphère colorée de cette salle. On y voit le reflet de choix personnels de Nélie Jacquemart et la preuve qu'elle ne se laissait pas guider par des orientations académiques.
Cette sélection montre le goût d’Édouard André et de Nélie Jacquemart mais surtout leur grande connaissance de l'art italien. Avec ce musée, ils offrent aux visiteurs un projet esthétique inégalé aussi original d'un point de vue historique que muséographique.
Photo 1 : banc d'appui aux armes des Strozzi. Florence XVIe siècle
Photo 2 : La Vierge à l'enfant entre Sainte Marguerite et Saint Augustin, avec deux petits anges musiciens. Vers 1507
Photo 3 : La Vierge à l'enfant, fin du XVe siècle. Cima da Conegliano (1459-1518)
Photo 1 : "Saint Bonaventure tenant l'arbre de la Rédemption" vers 1490. Victor Crivelli, Venise
Photo 2 : "Fuite en Egypte" vers 1505. Sandro Botticelli (1444-1510)
Photo 3 : "L'Ambassade d'Hippolyte, reine des Amazones, auprès de Thésée, roi d'Athènes". Victor Carpaccio (1465-1526)
Plafond composé de panneaux circulaires et rectangulaires, peints en camaïeu de grisaille sur fond bleu. L'encadrement est moderne et réalisé à Venise à la demande de Nélie Jacquemart.
Les sujets sont inspirés de l'astrologie (plantes), de la mythologie (naissance d'Adonis), des figures de l'Antiquité (philosophes, empereurs). L'emplacement et la disposition d'origine de ces panneaux restent inconnus.
Sources :
- visite sur place
- site du musée Jacquemart-André (aide à la rédaction de l'article)
- dossier pédagogique
- photos du café prises sur le net car impossible d'en prendre en raison du grand nombre de clients
Ecrit par Balkiara, le Dimanche 14 Janvier 2018, 11:24 dans la rubrique "Journées Culturelles".