Domaine de Rentilly

--> Les 18.4.2015 et 11.4.2017

Le Château de Rentilly

Le 18.4.2015 :

Le 11.4.2017 :

Michel Chartier
Premier Président de la Communauté d'agglomération de Marne et Gondoire de 2022 à 2015. A l'origine d'importantes politiques d'aménagement du territoire. Il est le Fondateur du Parc culturel de Rentilly.
"La culture constitue l'âme de notre territoire, sur lequel elle joue un rôle fédérateur. Elle doit prendre une place à part dans l'éducation. Elle ouvre les yeux et éclaire l'espirt." Michel Chartier

La domaine de Rentilly a longtemps été un domaine seigneurial et aujourd'hui il abrite le siège de la Communauté d'Agglomération de marne et Gondoire composée de 18 communes. La cinquantaine d'hectares le constituant est composé de trois espaces paysagers distincts : le parc à l'anglaise, la perspective à la française et la forêt.

L'ORANGERIE
Au XVIIIe siècle, on y abrite, comme dans toutes les régions à hivers froids, les arbres et arbustes originaires de régions au climat chaud. A l'époque où les les transports sont longs et peu développés, les propriétaires disposent ainsi de frits rares et de plantes ornementales comme le palmier. !disposées dans des bacs, les plantes quittent le plein-air à la fin de l'état pour être abritées dans ce jardin d'hiver. Un inventaire établi à Rentilly, en 1851, recense quatre-vingt-trois orangers et trente-huit lauriers en caisse.
Les orangeries sont toujours implantées face au sud, ceci pour maintenir en toute saison une température constante : en hiver, le soleil bas apporte chaleur et lumière, en été, le soleil est haut, à l'aplomb du bâtiment dans lequel il n'entre pas directement.
Au XXe siècle, les orangeries, tombées en désuétude, sont abandonnées pour la plupart. Certaines sont affectées à un nouvel usage en fonction de leur état et de la qualité de construction du bâtiment.
Ainsi, dans les années 1950, lors de la reconstruction du château, la famille Menier fait réaménager l'orangerie en piscine et c'est un centre de ressources documentaires dédié aux arts des jardins qui s'établit dans ses murs lors de la réhabilitation du domaine de Rentilly par la Communauté d'Agglomération de Marne et Gondoire.

Aujourd'hui, l'orangerie abrite le Centre de Ressources Documentaires qui est spécialisé en histoire de l'art, art contemporain et architecture du paysage.

LES COMMUNS
On nomme "communs", les bâtiments en dépendance des châteaux dédiés au personnel de service comme les jardiniers, cuisiniers, femmes de chambre...
Les communs du château de Rentilly sont disposés en carré et forment une cour au centre de laquelle se trouve un square arboré. Sur la façade des bâtiments, sont peints de faux colombages qui donnent une unité à la cour.
Au nord se trouve le petit château ; dans le bâtiment est se trouve les remises où on entreposait le matériel de jardinage ; à l'ouest, face aux remises, sont situées les écuries que le château de Rentilly, comme toute grande maison, se devait de posséder (on chassait alors à courre dans le bois). Avec le temps, ce bâtiment a évolué devenant hangar à calèches puis garage à voitures automobiles en conservant des logements à l'étage.
Au sud se trouve la salle des trophées et le bain turc. L'acte de vente de 1819, parle de bains romains, très probablement des thermes alimentés manuellement. Ce sont les Mener qui les modernisent, au XIXe siècle, en les carrelant et en y ajoutant une chaudière. Le pavillon du jardinier, aux allures de manoir normand, est une construction plus récente : on le doit également aux Menier. Ils y logent leur jardinier et baptisent le pavillon de son nom : Carcat.
C'est aussi à cette époque que, sur la façade des bâtiments, sont peints de faux colombages qui apportent une unité à la cour.
Près des communs et de l'orangerie s'étendent des serres horticoles et fruitières ainsi qu'un puits à glace (appelé aussi glacière) qui ont aujourd'hui disparu.

Le 18.4.2015 :

Le 11.4.2017 :
Le pavillon du jardinier

Coin pique-nique au centre des communs

LE PARC
Le 18.4.2015 :

Le 11.4.2017 : magnolias

Photo 1 : Ornithogale en ombelle
Photo 2 : Anémone à fleurs de narcisse

If commun - Taxus baccata L. Europe, Asie mineure, N Afrique . Taxacées :

Séquoïa géant - Sequoïadendron giganteum (Lindl.) J. Buchholz O Amérique du Nord . Taxodiacées
Le 18.4.2015 :

Le 11.4.2017 :

Photo 1 : Sophora du japon, Sophora japonica. chine, Corée, Japon. Fabacées
Photo 2 : Pin de Corse, Pinus nigra ssp. laricio (Poiret.)-Maire. Corse, Calabre, Sicile. Pinacées

Photo 1 : Hêtre commun, Fagus sylvatica. S et O Europe. Fagacées
Photo 2 : Marronnier d'Inde, Aesculus Hippocastanum. Coleb. ex Wall.. Hippocastanacées.

Photo 1 : Thuya du Canada, Thuja occidentalis. États-Unis. Cupressacées
Photo 2 : Frêne commun, Fraxinus exelsior. Europe, Caucase. Oléacées
Photo 3 : Arbre aux quarante écus (arbre aux pagodes), Ginkgo biloba. Chine. Girkgoacées

La prairie fleurie
La prairie qui s'étend ici est aménagée selon le principe de la gestion différenciée. Ce type d'aménagement paysager urbain et péri-urbain consiste en une intervention minimale sur le site qui vise à intégrer ou à favoriser le développement spontané de certaines espèces végétales ou animales;
La prolifération des plantes envahissantes est ainsi régulée par l'introduction d'espèces animales ou végétales combatives comme, par exemple, les insectes dits "auxiliaires" qui procèdent à la destruction de certains parasites végétaux. Vous pouvez les observer un peu plus loin, dans l'hôtel à insectes.
Le fauchage des herbes est ici très limité et peut être réalisé par des animaux herbivores (chevaux, chèvres, moutons...). Quant à l'usage des désherbants et des engrais, il est absolument proscrit afin de préserver toutes les espèces qui pourraient participer d'une manière ou d'une autre à cette organisation naturelle du territoire.
Par ce biais, la gestion différenciée des espaces verts permet la restauration de la biodiversité (diversification des espèces végétales et animales) des espaces verts urbains et péri-urbains par le retour des plantes et d'insectes jugés autrefois néfastes et pourtant indispensables à la préservation et au bon fonctionnement de l'écosystème.

Hôtel à insectes
Si les oiseaux ont leurs nichoirs, les insectes ont eux aussi leur abri. Cet aménagement offre aux insectes dits "auxiliaires" un abri pour se réfugier et se reproduire. Ils sont ainsi nommés car ils jouent un rôle précis dans l'écosystème : ils détruisent les espèces nuisibles et assurent la pollinisation. Ils sont les véritables jardiniers de la prairie fleurie.

On pourra les observer dans les différents matériaux déposés dans l'hôtel (rondins de bois, briques, paille, tiges de bambou...), qui attirent pour chacun, une espèce différente :
Les carabes sont des insectes coléoptères au vol, leurs ailes étant réduites à des moignons vestigiaux. Généralement nocturnes, ils sont carnassiers et prédateurs de vers, d'escargots et de limaces... Leur habitat est très varié : prairies, bois et forêts.
L'osmie est une petite abeille sauvage très utiles à le pollinisation du jardin potager et du verger car elle s'active dès le mois de mars, bien avant l'abeille domestique. A la différence de celle-ci, l'osmie ne colle pas de pollen sur ses pattes postérieures et ne produit pas de miel. On peut les observer dans les bambous de l'hôtel.
Le perce-oreille est un insecte lucifuge (qui fuit la lumière). Il vit dans les endroits sombres et humides et sort à la nuit pour se nourrir de fruits, de légumes et des feuilles mais aussi de pucerons. Il possède des pinces très dures mais il est inoffensif pour les humains.
La coccinelle se nomme de différentes façons selon les pays : "Coccinelle" pour les Français, "lady Bird" (dame oiseau) pour les Anglais, "Marienkäfer" (scarabée de marié) en Allemagne, "Catarineta" en occitan... La coccinelle est un petit prédateur qui, par sa forme et ses couleurs attrayantes, est l'un des rares insectes à attirer la sympathie de l'homme. Le nombre de points sur ses élytres ne détermine pas âge mais correspond simplement à des espèces différents.
Les syrphes font partie de la famille des mouches. On les identifie facilement à leur vol stationnaire au-dessus des fleurs à butiner. Leur intérêt est double :la larve se nourrit de pucerons, et l'adulte assure la pollinisation.
Les chrysopes se nourrissent de miellat, nectar et pollen tout en assurant la pollinisation des fleurs qu'elles visitent. En s'attaquant aux œufs et aux larves des cochenilles, des pucerons ou des acariens, leurs larves participent à la régulation de la prolifération de certains ravageurs des cultures.
Les aphidius sont de petits hyménoptères dont la morphologie tient de la guêpe et du moucheron. La femelle pond des œufs à l'intérieur du corps des pucerons, à raison d'un œuf par puceron dont le corps sera consommé de l'intérieur.
Les pemphredons sont de petites guêpes noires et inoffensives. Les femelles aménagent leurs cellules dans des tiges à moelle tendre, du bois mort des galles. Elles récoltent des pucerons pour leurs larves.

Le Jardin à l'Anglaise
Jusqu'au XVIIIe siècle, l'art des jardins est influencé par le modèle français. Cependant les maitres jardiniers anglais conçoivent un type de jardin d'apparence très libre qui influencera à son tour toute l'Europe. Cette apparente liberté symbolise, aux yeux de certains,l'émancipation vis-à-vis de la monarchie. La France post-révolutionnaire est séduite, elle qui rejette les symétries et la maîtrise du parc à la française, traces de l'Ancien Régime.
En 1820 Henrietta Thuret, épouse du nouveau propriétaire de Rentilly, Isaac Thuret, remplace les plantations d'arbres ordonnées par diverses essences ornementales ça et là. Elle compose sur ces dix-huit hectares le parc à l'anglaise du domaine.
Le jardin à l'anglaise, d'apparence naturelle et irrégulière, dissimule une grande maîtrise. La végétation très diverse ne paraît pas domestiquée (arbres, arbustes, fourrés). Les accidents du terrain comme les buttes et les bosquets sont exploités et entretenus. De nombreuses espèces d'arbres, certaines venant de l'autre bout du monde, sont plantées et se découvrent lors de la promenade. En divers points du parc, des perspectives sont étudiées et dégagées ouvrant des vues, des panoramas sur la campagne environnante par l'utilisation de la technique des saut-de-loup. Le paysage devient peinture, il devient œuvre d'art.
Le jardin à l'anglaise est le jardin de la période romantique : sa composition naturelle et douce, ornée d'arbres monumentaux, de statues et de ruines d'architecte classique entraînent le promeneur vers le temps de l'antiquité, époque de tous les idéaux. Tout incite à la flânerie, à une errance poétique, à la surprise et à la découverte.

Tilleul à grandes feuilles - Tilia patiphyllos - Europe . Tiliacées

Le plan d'eau

La perspective à la française
Elle est organisée autour de trois bassins de 3 000 m² réalisés en béton aggloméré alimentés en eau de source et encadré.

Le château
Hier, il avait une faible valeur architecturale :

Aujourd'hui, il a été réhabilité par l'équipe :
- Elisabeth Lemercier et Philippe Bona (maîtrise d'ouvrage, architecture)
- Xavier Veilhan (œuvre artistique)
- Alexis Bertrand (scénographe).
Une immersion paysagère du château dans le parc est suggérée.

Il ouvre en novembre 2014 : seuls les murs extérieurs sont conservés et recouverts de plaques en inox poli. L'intérieur est entièrement détruit pour faire un lieu majeur d'exposition d'art contemporain.

Le château a été inauguré le 22 Novembre 2014 par Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Communication, en présence de Michel Chartier, président de la Communauté d'Agglomération de Marne et Gondoire.
Pour plus de renseignements, le site "Le courrier de l'Architecte" est complet.

Mon avis : c'est une réussite ! Si en me trouvant à proximité son aspect m'a énormément surpris car dans le mot "château" on s'attend à voir un château classique. Sur le moment, j'étais un peu déçue mais en le voyant de loin, lorsque le paysage se reflétant sur les parois le fait disparaître, j'ai été subjuguée. C'est un régal pour les yeux et j'ai vraiment adoré ce concept merveilleux !

Le jour de ma visite, le 18.4.2015, une exposition :

Photo 1 : Dove Allouche, "Les fumeurs Noirs (2010). Négatif sur papier gélatino-argentique viré à l'or. Collestion frac Île-de-France
Photo 2 : Xavier Veilhan, Mini-Rentilly (2013). Sculpture en acier inoxydable poli. production frac Île-de-france / CNAP. Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong. paris

Philippe Decrauzat, leslie + Mirrors (2007(2009). Sculpture sonore sur adhésif au sol. collection frac Île-de-France

Promenade dans la forêt
Sa superficie totale, de 19 hectares, est composée de : futaie régulière de Frêne commun, Érable sycomore et Chêne pédonculé, perchis d’Érable sycomore et de Frêne commun, petits boisements de résineux (Épicéa commun et douglas).

Le 18.4.2015 :

Le 11.4.2017 :

On y fait de très jolies rencontres :
Photo 1 : Bergeronnette grise
Photo 2 : Lièvre
Photo 3 : Pie bavarde perchée sur une branche
Photo 4 : Maître Corbeau sur un arbre perché ^^

Le 18.4.2015 :

Une citation de Victor Hugo se trouve autour du socle de la statue de la Nature :

Le 11.4.2017 :

Les bains turcs
En 1890 la famille Menier fait aménager les bains turcs.

La salle des Trophées
Qui jouxte les bains turcs a bénéficié du savoir-faire des ateliers Eiffel pour la charpente métallique. La chaudière révélée lors de la réhabilitation de cette salle, rend compte du système de chauffage de ces bains turcs.