Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
--> 2ème partie
UNE EUROPE
L'alliance Franco-Russe
Par les accords conclus avec l'Autriche-Hongrie, la Russie et l'Italie, le chancelier allemand Bismarck voulait maintenir l'isolement de la France. Mais sa mise à l'écart, en 1890, par le nouveau Kaiser, Guillaume II, a pour conséquence d'ouvrir une fenêtre diplomatique à la France. En 1892 et 1893 la France conclut avec la Russie une alliance militaire et économique qui va modifier la carte politique de l'Europe.
La France prête les crédits nécessaires au développement de la Russie et une assistance mutuelle lie automatiquement les deux puissances si l'Allemagne déclare la guerre à l'une d'elles.
Das Französisch-Russische Bündnis
Bismarck isoliert Frankreich durch Abkomment mit Österreich-Ungarne, Russland und Italien. AUfgrund seiner Verdrängung durch Wilhelm II. im Jahr 1892 kann sich Frankreich Russland annähern, dem es beträchtliche Wirtschaftschilfe leistet. Sollte Deutschland einem der beiden Länder den krieg erklärenn, so sind diese durch militärische Abkommen gebunden.
"Assiette de l'alliance franco-russe (France, 1er quart du XXe siècle)
Pour voir plus de détails de la photo suivante, je vous suggère d'utiliser le zoom ^^
L'entente cordiale
Les prétentions maritimes et coloniales de Guillaume II poussent le Royaume-Uni à régler ses rivalités coloniales avec la France. En 1904, les accords bilatéraux connus sous le nom d'Entente cordiale règlent les droits de pêche français au large de Terre-Neuve, définissent l'exercice des souverainetés respectives des deux puissances en Afrique, confirment celle de la France sur Madagascar et précisent leurs sphères d'influence en Asie. Ainsi, en 1905, l'attitude bienveillante du Royaume-Uni aidera la France à faire prévaloir sa position marocaine face à l'Allemagne lors de la conférence d'Algésiras.
Die Entente Cordiale
1904 legen Frankreich und das Vereinigte Königreich ihre Interessenkonflikte in den Kolonien durch bilaterale Abkommen, des Entente cordiale, bei. Diese Abkommen legten die Ausübung ihrer Hoheitsgewalt in Afrika sowie ihre Einflussgebiete in Asien fest. 1905 erlauben sie es Frankreich,Deutschland seinen Standpunkt zu Marokko vorzuschreiben.
La triple entente
Fortement rivaux en Asie centrale, le Royaume-Uni et la Russie concluent, en 1907, un accord réglant leurs différends coloniaux, notamment en Perse et en Afghanistan. Cet accord, associé à ceux de l'Entente cordiale conclus entre la France et le Royaume-Uni, rapproche les trois puissances et donne le jour à la Triple Entente. Cependant, le Royaume-Uni n'est pas encore un allié, militaire ou politique, des deux autres puissances. Si cette alliance permet à la France de retrouver son rang parmi les nations, elle provoque en Allemagne un sentiment d'encerclement dangereux pour la paix en Europe.
Die Triple Entente
1907 schließen das Vereinigte Königreich und Russland ein Abkommen, mit dem ihre Differenzen in Zentralasien beigelegt werden. So bildeten diese beiden Mächte dank der Entente kordiale dann mit Frankreich die Triple Entente. Diese Annäheringun lassen in Deutschland das Gefühl einer für den Frieden gefährlichen Umzingelung in Europa aufkommen.
"Tunique et papakha d'officier russe (Russie)
"Vareuse et képi de lieutenant français" (France)
"Hussard britannique" (Royaume-Uni)
La triple alliance
Sous l'impulsion de Bismarck, un premier rapprochement s'opère entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie qui signent, en 1879, des accords militaires défensifs : c'est la Duplice. Malgré des différends territoriaux qui l'opposent à l'Autriche-Hongrie, l'Italie s'associe aux deux empires, d'où la Triple Alliance ou Triplice. Ces accords sont renouvelés en1887 et 1896. Toutefois, en raison de ses contradictions territoriales, l'Italie n'est pas une alliée très sûre. Avec, d'un côté, la Triple Entente, de l'autre, la Triple Alliance, deux blocs opposés règnent désormais sur une Europe secouée par les crises.
Der Dreibund
Unter dem Einfluss von Bismarck unterzeichnen 1879 Deutschland und Österreich-Ungarn militärische Verteidigungsabkommen. Italien schließt sich ihnen an, deswegen Dreibund. Italien ist aber kein sehr sicherer Bündnispartner. Die Triple Entente und der Dreibund teilen Europa in zwei gegenüberstehende Blöcke auf.
SARAJEVO
"Attentat à Sarajevo..."
Les guerres balkaniques de 1912 et 1913 font reculer l'Empire ottoman en Europe, exacerbant ainsi les revendications nationalistes de la Serbie qui indisposent l'Autriche-Hongrie. Le 28 juin 1914, l'archiduc héritier d'Autriche-Hongrie François-Ferdinand et son épouse sont assassinés par un jeune nationaliste serbe à Sarajevo. L'attentat suscite la réprobation générale mais il sert cependant de prétexte à l'Autriche-Hongrie pour adresser un ultimatum humiliant à la Serbie qui en acceptera néanmoins presque tous les termes. Refusant de s'en tenir là, l'Autriche-Hongrie déclarera la guerre à la Serbie le 28 juillet.
"Attentat in Sarajawo..."
Obwohl die Kriege in den Jahren 1912 und 1913 das Osmanische Reich zurückdrängen, ist Österreich-Ungarn über den serbischen Nationalismus verärgert. Am 28. Juni 1914 ermordet in Sarajewo ein serbischer Nationalist den Thronfolger Erzherzog Franz-Ferdinand und dessen Gattin. Dieses Attentat dient Österreich-Ungarn als Vorwand, um Serbien den Krieg zu erklären.
Un enchaînement inéluctable
Par le jeu des alliances, la déclaration de guerre à la Serbie enclenche un mécanisme qui échappe à tous. Le 30 juillet, de crainte d'être prise de court, la Russie décrète une mobilisation générale que l'Allemagne prend pour une provocation. De même, le 1er août, la France mobilise, suivie par l'Allemagne qui déclare la guerre à la Russie, puis, le 3, à la France. Le 4, le Royaume-Uni entre dans le conflit en réponse à l'invasion de la Belgique. Après quarante ans de paix, stupéfaits mais emportés par un sentiment national, les hommes rejoignent les casernes. Tous pensent "partir pour un été".
Eine Unvermeidliche Verkettung
Durch das Spiel der Bündnisse führt die Kriegs-Erklärung gegen Serbien Europa in den Krieg. Russland mobilisiert am 30. Juli, Frankreich am 1. August, Deutschland folgt und erklärt dann Russland und Frankreich den Krieg. Der Einmarsch in Belgien zieht das Vereinigte Königreich in den Konflikt. Getragen durch den nationalen Elan denken alle "es ist nur für einen Sommer".
"Départ du soldat allemand" (Allemagne, 1916 - Rud Rupp, éditeur Heidelberg)
"Le Piou-piou fantassin français" (France, 1916. Achille Fould, imprimeur Ad. Valcke)
"Ils ont tué Jaurès, nous n'assassinerons pas la France..."
Durant le mois de juillet 1914, fidèles aux idées de l'Internationale ouvrière, les socialistes français expriment leur opposition à la guerre par de grandes manifestations pacifistes. Jean Jaurès, leur leader, convaincu que l'Europe allait courir à sa perte, espère que la solidarité ouvrière et, s'il le fallait, la grève générale, l'emporteront sur les nationalismes pour éviter la guerre. Son assassinat, le 31 juillet, par un jeune nationaliste français, facilite le ralliement de la gauche et du monde ouvrier à la cause nationales. Dès lors, il n'y a plus d'opposition pour empêcher la guerre.
"Sie haben Jaurès erschlossen, wir werden Frankreich nicht ermorden..."
Im Juli äußert sich der Widerstand der französischen Sozialisten gegen den Krieg in großen Demonstrationen. Die Ermordung ihres Anführers, Jean Jaurès, am 31. Juli durch einen jungen Nationalisten fördert den Anschluss der Linken und der Arbeiterwelt zur nationalen Sache. Somit kann nichts mehr den Krieg aufhalten.
"Monoplan Blériot XI-2 (France)
Le monoplan biplace Blériot XI-2 figure parmi les premiers avions militaires du monde.Il dérive de l'appareil avec lequel Louis Blériot a traversé la Manche en 1909. Dans les premiers mois de guerre, il est employé pour l'observation et la reconnaissance. Au total, vingt et une escadrille des aviations françaises, britanniques et italiennes l'utilisent. Ces appareils seront rapidement abandonnés au profit d'avions plus robustes et plus adaptés aux nouvelles missions de l'aéronautique militaire.
"France ! 1914 !" (France 1916)
Léon Rémi-Mel dit Rénimel (v. 1893-v.1960). Huile sur toile.
Le tableau montre un fantassin de 1914, en pantalon garance qui reçoit une balle en pleine tête alors qu'il avance au combat. C'est une image du sacrifice de la jeunesse fauchée pendant les combats de la fin d'août 1914. Il est dédié par l'artiste à ses compagnons d'armes et porte la signature du maréchal Joffre.
Dépôt du Musée de l'Armée, paris, 694C1.2011 :
"Partie supérieure d'un poteau de frontière" (Allemagne, 1871 - 1974)
"4 août 1914 L'invasion de la Belgique"
En 1914, la France dispose ses armées en arrière de la frontière allemande conformément au plan de concentration XVII. Par contre, dès le 4 août, et suivant le plan d'opérations Schlieffen, les armées allemandes pénètrent au Luxembourg puis en Belgique, ce qui permet de contourner les défenses françaises de l'Est. Le 7 août, les armées allemandes prennent Liège mais son camp retranché résiste et ne tombe que le 16. Puis, elles prennent Bruxelles, Namur et continuent vers la frontière française. Devant cette invasion, qu'elle ne peut contenir, l'armée belbe se replie derrière les défenses d'Anvers.
La garde civique de Bruxelles surveille la ligne de chemin de fer. Quartier Léopold Schaerbeek (Bruxelles), août 1914. Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire, Bruxelles :
Garant de la neutralité belge et voyant l'entrée des armées allemandes en Belgique, le Royaume-Uni décide le 4 août d'intervenir aux côtés de la France. Ne disposant pas d'armée de conscription mais d'une armée de métier composée de soldats bien équipés et entrainés, le Royaume-Uni fait débarquer en France, à partir du 9 août, un corps expéditionnaire réunissant 70 000 hommes. Organisé en cinq divisions d'infanterie et une de cavalerie, ce British Expeditionnary Force, aux ordres du maréchal John French, se concentre d'abord autour d'Amiens avant de prendre place à gauche du dispositif général français.
Départ vers la France d'un régiment du Corps Expéditionnaire britannique, août 1914. Imperial War Museum, Londres :
"15-24 août 1914 La Bataille des frontières"
Alors que les armées allemandes progressent rapidement en Belgique, les armées françaises prennent l'offensive d'abord e Alsace et libèrent Mulhouse le 7 août. Elles reculent deux jours après puis reviennent pour la reperdre encore. Attaquant aux frontières à partir du15 août, en application du plan XVII, elles subissent des échecs sanglants en Lorraine, à Sarrebourg, à Morhange, puis dans les Ardennes belges et enfin à Charleroi. De leur côté, les Britanniques affrontent les Allemands à Mons, le 23 août, mais doivent se replier sous le feu de l'ennemi. La bataille des frontières est perdue.
L'infanterie allemande avançant à travers champs, été 1914. Iperial War Museum/AFP :
"Entrée des Français en Alsace" (France 1915. Meyer R.)
Il s'agit de la copie d'un dessin de Georges Scott publié en avril 1914 dans l'Illustration.
Les Alsaciens et les Lorrains sont Français !
L'Alsace et la Lorraine sont deux vieilles provinces françaises.
Elles ont été réunies à la France à la même époque que les Flandres, la Franche-Comté, le Roussillon.
Le jour où, sous la Révolution, les peuples ont pu, pour la première fois, exprimer librement leurs préférences, en 1790, le 14 juillet, Fête de la Fédération, les Délégués d'Alsace et de Lorraine ont prêté le serment, avec ceux de toutes les autres provinces, de renoncer à leurs privilèges et de concourir à former LA FRANCE UNE ET INDIVISIBLE.
Elles ont été fidèles avant la Révolution - Elles l'ont été après.
Vingt-huit généraux d'Alsace et de Lorraine ont leur nom gravé sur l'Arc-de-Triomphe, à Paris. Depuis le début de la guerre actuelle, plus de 20 000 Alsaciens-Lorrains se sont engagés dans l'armée française.
En 1870, les Allemands envahirent l'Alsace et la Lorraine. Ces malheureuses provinces furent la rançon de la paix, en 1871. Elles furent arrachées à la France, malgré leur douleur, par la violence. Mais, conformément au Droit des Peuples, dont elles avaient usé en 1700, elles protestèrent par la voix de leurs députés, en 1871, en 1874. Elles refusèrent de devenir allemandes, comme vous aussi et vos parents vous le refuseriez si on vous y obligeait, aujourd'hui.
Or, l'Allemagne a passé outre ! - Toujours, l'Alsace et la Lorraine protestèrent depuis.
En 1914, tous les traités ont été rompus par l'Allemagne qui nous a déclaré la guerre. Nous voulons délivrer nos départements du Nord envahis ; nous voulons aussi délivrer ceux qui sont formés par l'Alsace et la Lorraine. Les premiers sont envahis depuis quatre ans. Les seconds depuis quarante-sept ans ! Ils sont tous également attachés à la Patrie. Ils sont tous Français.
Le 25 août prenant conscience de l'ampleur de l'invasion et de la puissance de l'ennemi, le général Joffre, commandant des armées françaises, ordonne la retraite générale des armées du Nord. Elle s'effectue dans des conditions difficiles mais en bon ordre. Les armées françaises livrent d'heureux retours offensifs, à Signy-l'Abbaye, à Guise et Saint-Quentin. Cette retraite, menée à un rythme rapide, se poursuit jusqu'au sud de la Marne, entre Paris et Verdun.
Les armées allemandes croient tenir la victoire, mais les lignes sont étirées, les hommes s'épuisent et chaque jour qui passe les éloigne de leurs bases arrières.
Retraite des troupes françaises en Champagne, 1914. (rue des Archives) :
"1er septembre 1914 Paris menacé"
Dès l'entrée e guerre, des travaux de défense ont été entrepris autour de Paris pour la transformer en camp retranché. Mais la retraite inattendue des armées françaises laisse la capitale sous la menace directe des armées ennemies. Sous l'énergique impulsion du général Gallieni, nouveau gouverneur militaire de Paris depuis le 26 août, les travaux de défense sont poursuivis. Le 1er septembre, une 6e armée, nouvellement créée, est chargée de couvrir Paris. Le 2 septembre, en raison de la foudroyante avancée allemande, le gouvernement français se replie à Bordeaux.
Défense du camp retranché de Paris, construction de barricades, septembre 1914 - Maurice Branger :
"Buste du Général Galliéni" (France)
"5-11 septembre 1914 Les batailles de l'Ourcq et de la Marne"
Durant la retraite, et dans la perspective d'un retour offensif, Joffre prélève des unités à l'Est pour renforcer son aile gauche. Or, l'envahisseur infléchit sa marche en contournant Paris par l'Est. Le 5 septembre, Gallieni, sûr de lui, l'attaque de flanc sur l'Ourcq. Le 6 septembre, Joffre ordonne la contre-attaque générale le long d'un front de 300 kilomètres allant de Paris à Verdun. Une partie des renforts (environ 5 000 hommes) est transportée par les taxis parisiens, qui entrent ainsi dans la légende. Totalement surpris, les Allemands battent en retraite et se rétablissent plus au nord. C'est la victoire de la Marne.
Fantassins français, été 1914 :
Source (textes et photos) : visite du musée le 17 Novembre 2013.
A suivre... 3ème partie en préparation
Ecrit par Balkiara, le Dimanche 24 Novembre 2013, 17:14 dans la rubrique "Journées Culturelles".