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BALKIARA LA GRANDE GUERRIERE PHILOSOPHE

Si mes écrits vous dérangent, sachez que vous n'êtes pas obligés de venir les lire.

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Rencontre dans une Ecurie

Balkiara arriva à l'écurie et s'approcha de sa jument. Elle commença à la brosser tout en lui murmurant des paroles très douces mi-humaines et mi-elfiques. Puis, elle se mit à chanter très langoureusement.

Un bruit de cavalcade déchira soudain l'air paisible de la nuit. Le martèlement des sabots sur le sol dallé enfla progressivement, et atteignit son paroxysme alors que Démogron passait sous le porche de la forteresse Nérakienne et se dirigeait vers les écuries du duché. Il était monté sur un Eclair particulièrement imposant (assez pour supporter son poids sur de longues distances), dont la robe de jais le rendait invisible lors d'une nuit sans étoile. Deux autres montures suivaient Nightmare, le coursier de Démogron, attachées à ce dernier par de longues longes de cuir. Les chevaux ralentirent alors que le seigneur Nérakien tirait sur les rênes, et passèrent la large porte de bois de l'écurie au pas. Démogron avisa Balkiara et sauta lestement de sa monture, sa cotte de maille émettant un bruit froid et métallique. Il prit les Eclairs sudistes par la bride et les conduisit chacun dans un box qu'il referma soigneusement, après avoir ajouté un peu de fourrage et flatté l'encolure des montures. Il avait été extrêmement impressionné par leurs prouesses, et avait effectué le trajet Cylvar-Néraka d'une seule traite et en moins d'une nuit.

Il salua finalement Balkiara d'un hochement de tête et plongea ses yeux brûlants dans ceux de la jeune elfe. Ces joyaux flamboyants semblaient demander "alors ? Qu'avez-vous fait ?". Balkiara s’étonna « Messire Démogron, vous êtes de retour ? Quelle prestance vous avez là ? Pourquoi me regarder ainsi ? » Et elle le regarda, elle aussi, dans les yeux, se tenant bien droite devant lui, comme pour le défier ! Il était évident qu'elle ne baisserait pas le regard ! Démogron sourit d'une manière légèrement carnassière, qu'heureusement sa capuche masquait en partie. Il était amusé de l'air de défi à peine voilé que la jeune elfe affichait crânement « Bonjour, dame Balkiara. Votre entraînement à t-il eu lieu ? ». Il avait prononcé ces paroles d'un ton léger -trop léger pour être vrai- mais ses yeux démentaient son air enjoué. Ils étaient tel deux puits de lave incandescents et semblaient chercher à sonder l'âme de son interlocutrice "Qu'avez vous encore fait ?" semblaient t-ils demander malicieusement.

Balkiara ne fut nullement intimidée « Mon entraînement s'est déroulé parfaitement bien, et sans aucun problème. Laisseriez-vous sous-entendre que je ne sache pas me tenir ? ». Elle se tenait toujours bien droite devant lui, et avait mit la main sur la garde de son épée, juste comme ça au cas où ! « D'ailleurs, j'espère qu'il sera bientôt terminé ! Et s'il y a affrontement, je pourrai ainsi en découdre quelques uns ! »

Le sourire du mystérieux géant s'élargit encore et son regard se fit plus inquisiteur et malicieux. Un des chevaux situé dans un box derrière Démogron piaffa et celui-ci se tourna de quatre-vingt-dix degrés dans un mouvement très étudié qui dévoila la large hache tranche-montagne attachée dans son dos, dans une gaine de cuir noir. La lame, constituée de deux demi-lunes, eut un reflet cruel à la lumière des torches accrochées aux poutres qui soutenaient le toit de l'écurie, faisant prendre conscience à l'elfe de la taille impressionnante de l'arme -qui posée pointe contre terre, lui arriverait au niveau de la poitrine.

Le géant se retrouva de nouveau face à face avec Balkiara, baissa les yeux vers sa main et demanda avec une pointe d'amusement dans la voix « Vous seriez-vous blessée avec un couteau de cuisine, Madame ? » tandis que ses yeux demandaient « Votre entraînement n'est point finit ? Celui-ci ne devrait pas être terminé en une seule fois ? ».

Balkiara avait bien vu la large hache tranche-montagne attachée dans son dos, mais peut lui importait. Elle était décidée à ne pas se laisser impressionner : « Ma main ? Vous parlez de ce bandage ? Ce n'est absolument rien de grave, juste une petite griffure et d'ici demain il n'y paraîtra plus rien.
Pour ce qui est des couteaux, ils sont l'artifice des cuisiniers et je suis une guerrière ; bien que selon la façon de lancer un couteau, celui-ci peut devenir très dangereux ! ».

Elle se demandait bien ce qu'il essayé de trouver au fond de son âme pour la regarder aussi fixement ! Mais elle était de glace, bien campée sur ses longues jambes, fines et élancées. Elle affichait toujours son air butté et un rien bravache, et le géant ne pût s'empêcher de sourire de ce combat de volonté. Il admirait intérieurement la jeune elfe qui ne semblait vouloir céder un pouce du terrain malgré qu'elle se trouva de nuit dans une écurie déserte en compagnie d'un géant tout de noir vêtu qui arborait une hache dont un simple revers pourrait -en apparence tout du moins- la trancher aisément en deux.

Il ne dit rien de plus mais continua cette sorte de lien télépathique visuel qui s'établissait entre eux. Ses yeux perçants et moqueurs semblaient lui dire: « Pourquoi donc, me mentir, jeune apprentie ? ». Balkiara toujours aussi têtue et ne baissant toujours pas les yeux, le narguait. Tout grand qu'il pouvait être, elle n'avait pas peur. Elle sentait une grande force intérieure, grandissante de jour en jour, et se sentait capable de tout  « Pourquoi mon entraînement vous intéresse-t-il ? Vous n'êtes pas encore baron de Néraka que je sache ? Et je n'ai nullement l'intention de plier devant vous, si c'est ce que vous recherchez ! ». Cette fois-ci, Démogron sourcilla imperceptiblement, bien qu'il se doute que l'elfe s'en apercevrait et qu'elle n'attendait que ça. La dernière réplique provocatrice de l'elfe l'avait presque blessé et son sourire narquois disparu. Il n'avait jamais été question de position hiérarchique, et le sous-entendu qu'il abusait de son rang avait brisé la carapace de son air moqueur. Il répondit alors de la voix douce et triste qu'on lui connaissait : « Non, dame Balkiara, je ne cherche à humilier personne et il n'est pas question de hiérarchie ou de pouvoir. Je m'intéresse seulement à mes vassaux, non, mes anciens vassaux » se corrigea t-il immédiatement « et à leur évolution dans la vie du duché ». Il avait retrouvé son caractère doux et indulgent mais une lueur étrange dansait toujours dans ses yeux, moins vive et brillante que précédemment, mais bien présente.

Balkiara se radoucit légèrement « J'avais oublié avoir été votre vassale. Que de sollicitude à mon égard ! Et bien mon entraînement ne s'est pas si bien déroulé que ça : Krihmor m'a blessé à la main et la vue du sang m'a fait perdre le contrôle de ma personne. Heureusement, Messire Milamder m'a emmené à la taverne et là ils ont réussi, difficilement je crois, à venir à bout de moi ».

"Ah ! La voilà, la vérité !" jubila le côté de la personnalité de Démogron qui aimait cet affrontement plein de non-dits "Perdre le contrôle de ma personne... Joli euphémisme pour dire beaucoup de choses..."
« Que s'est-il passé ? » demanda le géant d'un ton pensif et compréhensif "Cette elfe a une volonté dur comme le roc", songea t-il tandis que la lueur dérangeante refaisait surface. "Essayons donc la méthode de la sollicitude, si celle de l'agressivité la fait se refermer comme une huître..."  « Et d'où vous viennent, ces pertes de contrôle », demanda t-il avec l'air d'une personne n'ayant que la volonté d'aider son prochain. Elle lui répondit « Je n'ai aucune idée de l'origine de cette violence qui grandit en moi. Mais j'apprends à la contrôler et bientôt également à l'utiliser comme il se doit. Je ne devrais pas vous le raconter, car cela peut, 
peut être, me porter préjudice. Mais je tente. Et à partir de maintenant, je n'ai plus envie de m'expliquer sur ces faits. » Et elle le regarda droit dans les yeux, de nouveau très fière !
« Vous avez raison » murmura t-il, songeur « Toute la clé est là : canaliser et utiliser sa colère comme il se doit. Sachez en tirer profit, ajouta t-il en la dévisageant, sachez en tirer... profit... ». Le dernier mot avait été comme martelé, mais il se pouvait que ce ne fut qu'à l'accent rêveur et lent qu'y avait imprimé Démogron. Puis, il releva les yeux vers la jeune femme et elle put y lire un respect, et une sorte de message qui aurait pu se résumer à "Nous reparlerons de ça, mais méditez mes paroles, et tirez-en des enseignements".

Balkiara acquiesça « Vous avez tout à fait raison, et je vais essayer de me souvenir de ces paroles lorsque cette violence fera surface : canaliser et utiliser sa colère ! Un jour peut-être, voue en dirai-je plus ! Mais il faudra encore attendre ! Je pense que je vais retourner à la taverne me reposer un peu.
Je vous souhaite un agréable séjour à Néraka, Messire Démogron ! ». Elle lui fit un léger sourire, s'inclina très légèrement devant lui, et quitta l'écurie. Il adressa un sourire reconnaissant à l'elfe. La tension était retombée, un conflit ouvert avait été savamment évité.

Il tapota le museau de Nightmare, perdu dans ses pensées. Un étrange sourire naquit sur ses lèvres et il se dirigea vers la taverne, le coeur léger et des projets plein la tête.




Ecrit par Démogron et Balkiara, le Dimanche 19 Novembre 2006, 12:00 dans la rubrique "Histoire d'un Amour Eternel".

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