BALKIARA LA GRANDE GUERRIERE PHILOSOPHE

Le Hiéros Gamos

Une tente avait été dressée sur la plage de sable fin. Balkiara souleva la toile obstruant l’entrée et pénétra à l’intérieur, entraînant Démogron dans son sillage. Il découvrit alors le petit nid douillé qui avait été agencé avec un goût très particulier. Des voilages de couleur rouge étaient tendus tout autour et le sol était recouvert de magnifiques peaux. De très nombreuses fourrures formaient un lit en plein centre, à côté duquel avait été placée une corbeille de fruits, ainsi qu’une carafe de vin et deux verres. Un cercle de bougies, toutes allumées, avait été formé autour de cette couche nuptiale. Des candélabres représentant des femmes dévêtues étaient disposés dans les coins de la tente. L’odeur d’un encens très particulier, mêlée à celle de la cire, commença à faire naître une vague de désir.

Balkiara laissa tomber ses vêtements et alla s’allonger nue sur les fourrures. Puis, elle tendit les bras vers son mari, lui faisant signe de la rejoindre

"Viens, mon amour, unissons-nous en célébrant un mariage sacré : le Hieros Gamos". 

Démogron était réellement impressionné par la débauche de luxe et de plaisirs qui l’attendaient sous cette tente et un étrange sourire se peignit sur ses lèvres. Il quitta lentement le large manteau de nuit tissé de fils d’or qu’il portait, et le laissa choir sur le sol. Puis ses armes rejoignirent le manteau, et il songea à la vue d'un signe qui ne trompait pas, qu'il était aussi temps d'enlever son pantalon...
Il vint s'agenouiller aux côtés de Balkiara et, promenant doucement sa main sur sa belle poitrine, il l'embrassa langoureusement.
*Après la Colère, l'Avarice et l'Orgueil... la Luxure ! L'Architecte sera content...
-Que ce mariage religieux se fasse sous l’œil bienveillant d'Heelios le Grand !
Balkiara passa sa main dans la chevelure de Démogron et lui rendit son baiser, amoureusement. Elle l'attira vers elle, l’obligeant ainsi à s’allonger.
Puis, elle lui murmura tendrement
"Es-tu conscient que ce rite est destiné à procréer. Par cet acte, nous serons unis à tout jamais. Acceptes-tu cette union, avec tout ce que cela comporte ?"
Elle avait tellement envie de lui, de son corps musclé… mais, elle était certaine qu’il accepterait, et avant même qu’il ne réponde, elle l’embrassa à nouveau, fougueusement.
Lorsque le baiser prit fin, le géant plongea son regard dans celui de sa femme.
"J'accepte de te prendre pour femme pour l'éternité, mon amour !"
Et tandis qu'il l'embrassait de nouveau, sa main s'insinua entre les cuisses de la splendide elfe, sans cependant venir jusqu'au fruit délicatement ouvert qui s'épanouissait dans son entrejambe, bien décidé à faire durer leur plaisir le plus longtemps possible !
De son autre main il titillait le mamelon brun d'un sein durcit par le désir, et goûtait du bout des lèvres la saveur onctueuse de la petite langue de son aimée.
Balkiara passa ses doigts sur le corps musclé de Démogron, en suivant les abdominaux parfaitement bien dessinés. Elle le repoussa tendrement, puis l’admira un moment avant de l’enlacer à nouveau avec la violence de la passion. Elle avait la peau moite de son désir contenu, et rejetant toute forme de pudeur, elle s’offrit aux caresses les plus hardies de son partenaire.
Chaque geste faisait naître en elle une nouvelle source de jouissance. Elle savourait pleinement ces moments intenses et l’encens aidant, elle était pratiquement en transe.

Elle parcourait inlassablement le corps puissant de celui qu’elle aimait plus que tout, alternant caresses et griffures…

Les puissantes odeurs de l'encens et d'un désir commun exacerbé électrisaient le géant qui ne savait plus réellement où il était. Mais qu'importait ? Il était entre les bras de la plus merveilleuse femme de ce monde et se refusait catégoriquement à se poser d'inutiles questions existentielles. Il se laissait porter par la vague de leur désir, par les flots de leur adrénaline et par leur amour immodéré. Les seuls guides qui comptaient en cet instant.
Ses mains caressaient, palpaient, éprouvaient la fermeté et la douceur d'un sein ou d'une fesse, appréciait la perfection d'une courbe, la moiteur d'un vallon. Ses doigts puissants, plus habitués à manier la hache qu'à des travaux de précision, avaient trouvés une dextérité nouvelle, effleurant, caressant, s'insinuant avec délice, et les soupirs, gémissements et cris de plaisirs de sa compagne étaient autant de récompenses aussi douces et intenses que les plaisirs charnels qu'elle lui procurait en retour, de ses mains agiles et expertes, caressant son corps et son intimité tantôt avec douceur, tantôt avec sauvagerie.
Sa main rencontra la coupe de fruits posée près de la couche d'amour faite de peaux, et ses doigts se saisirent d'une petite fraise qui vint effleurer le ventre satiné de l'elfe, tourna lentement autour du nombril, avant de trouver bientôt sa place entre les cuisses de l'elfe... Le fruit caressait délicatement le bouton de rose, gonflé par le désir, et l'humidité de l'entrejambe de l'elfe s'accroit encore...

Comme émergeant d’un puits de douceur oppressante, Balkiara voyait tout chavirer autour d’elle. Elle était enivrée par les diverses effluves, et son esprit vagabonda dans un monde irréel où il n’y avait qu’elle et son Amour. Elle mordit sauvagement son partenaire au niveau du thorax et se délecta des quelques gouttes de sang qui commencèrent à perler.

Puis, elle se cambra et guida le membre viril de Démogron. C’est alors qu’elle entama un doux balancement, allant et venant lentement.

"Nous ne faisons qu’un, mon Amour ! De notre union naîtra un enfant, qui dominera le monde avec ses convictions !"

Le géant se mordit la lèvre quand les mains fraîches et douces de son aimée se saisirent de son membre, et il ne put se retenir de pousser un cri d'extase quand il pénétra son intimité avec délice. Ce seul contact, ce seul instant était une jouissance en lui-même ! Ivre de désir, ivre de bonheur, ivre de la sensation du corps de son aimée contre le sien, il prit ses fesses parfaites dans ses mains, l'attirant à lui, se glissant en elle et accompagnant ses lents mouvements.
"Nous ne faisons qu'un, répéta t-il dans un murmure. Nous ne sommes... qu'un !"

Balkiara était captive du rythme que son partenaire prenait plaisir à lui imposer. Avec une extrême patience, il la ramenait inlassablement vers lui, et elle était à chaque fois plus soumise. Elle allait de découverte en découverte, et Démogron avait réussi à réveiller en elle le plaisir charnel dans toute sa splendeur.
Cette relation sexuelle sacrée, cette hiérogamie, était le seul moyen pour un Dieu de trouver la plénitude spirituelle et de parvenir ainsi à la connaissance suprême des mystères religieux appelée encore la gnose. Et, en l’occurrence Démogron était son Dieu et elle voulait tout lui donner, sans restriction.
Il s’agissait d’un rite de fécondité, et elle était convaincue que l’enfant qui viendrait au monde, après une telle conception, serait obligatoirement imprégné du pouvoir de persuasion des Dieux.

Les deux amants pulsaient de concert, des vagues de plaisir de plus en plus intenses les parcourant, et au moment ultime, une véritable explosion de lumière terrassa le géant qui sentit l'Essence Primaire passer de lui à Balkiara : l'accomplissement de l'acte religieux, l'impulsion initiale à la création d'une nouvelle entité, la symbiose parfaite entre le patrimoine des deux amants, leur accès commun à l'immortalité !
Ses sens saturés de plaisir, balayé par la lame de fond de l'orgasme, brisé par les récifs de l'amour charnel, le géant se laissa glisser sur les peaux de bêtes accueillantes, l'esprit uniquement axé vers ce paroxysme des sens qu'ils venaient d'atteindre. Ils avaient entrevu le pouvoir des dieux pendant un battement de cil, ils avaient l'espace d'un instant compris le sens du mot "créer", la beauté divine que de donner la vie, la gloire trop lourde pour un être humain d'accéder à l'immortalité ! Oui, un être seul ne pouvait comprendre ce qu'était vivre éternellement, mais deux êtres complémentaires y accédaient par la procréation ! Le divin né du mortel... l'Acte de Divinité, l'Acte de Vie...

Balkiara se laissa entraîner, sans aucune résistance, par le courant de la volupté. Elle était transportée par un plaisir qui allait grandissant.

Lorsqu’elle atteignit le paroxysme de cette émotion incontrôlable communément appelé orgasme, Balkiara fut empreinte d’une subite détente. Elle se laissa glisser, haletante, sur le lit de fourrures et se blottit contre le corps en sueur de son amant.
Après quelques instants, durant lesquels elle savoura la proximité de Démogron, cet être merveilleux, elle s’installa à plat ventre sur lui. Puis, elle attrapa une grappe de raisin, qu’elle plaça au dessus de la bouche du géant et commença à croquer les grains, tout en l’invitant à en faire autant.

Démogron était aux anges... Il croqua quelques grains de raisins en caressant l'arrière des cuisses de la nymphe d'amour juché sur sa poitrine, et soupira d'aise.
Je t'aime, mon amour, lui murmura t-il en la regardant dans les yeux.

Balkiara se releva en riant et se servit une coupe de vin, qu’elle but avec délectation. Avant de reposer le verre, elle versa le fond sur le ventre de Démogron. Elle avait les yeux brillants de fièvre, ce qui lui donnait un regard de braise. Elle s’allongea à nouveau sur lui et se mit à lécher le vin, remontant ainsi jusqu’au visage de son galant. Elle l’embrassa amoureusement tout en lui caressant la nuque tendrement.

Elle était envahie d’un bien-être mêlé d’une délicieuse excitation, ce qui la rendit plus avide et empressée que par le passé. Cet état était inévitablement la conséquence de l’atmosphère qui régnait sous la tente, et le responsable en était cet encens très particulier dont l’origine était mystérieuse. Chaque parcelle de son corps réclamait la domination du Maître !
Elle commença à reculer lentement, sans quitter le regard de Démogron. Lorsqu’elle arriva à l’endroit crucial, elle s’arrangea pour qu’il la pénètre. Alors commença une frénétique danse amoureuse…

Démogron avait sentit son désir monter à nouveau en lui quand Balkiara l'avait léché avec délice, et alors qu'il se dressait sur ses coudes pour lui retourner la politesse, elle "s'empala volontairement" sur son membre au garde à vous...
"Par tous les hurlements des damnés", murmura t-il simplement quand elle commença à le chevaucher avec fougue. Il ferma les yeux, la laissant faire, l'aidant d'un mouvement du bassin lorsqu'il y avait besoin, et prenant ses seins dans ses mains pour en apprécier le volume et en pincer doucement les mamelons érigés.

Balkiara accéléra ses mouvements de bassin et alors qu’ils allaient atteindre la suprême extase, elle se pencha. Elle souleva une des peaux, placée volontairement de façon à dissimuler un récipient en fonte dans lequel se trouvaient des charbons rougis. Elle glissa sa main dans un gant de cuir qui se trouvait à même le sol et saisit une des tiges métalliques dont les extrémités se trouvaient enfouies au milieu de la petite fournaise. Elle l’appliqua ensuite sur la poitrine de Démogron rapidement en appuyant de toutes ses forces. Après quelques secondes, elle la jeta sur le sol et tendit le gant à Démogron. Un symbole runique rougeoyant était désormais imprimé sur le torse du géant.
                                  
Alors que Démogron fermait les yeux sous les coups d'un nouvel et formidable orgasme, une chaleur sourde se manifesta au niveau de son torse. Alors qu'il parvenait au paroxysme du plaisir et de la douleur au même instant, il ouvrit les yeux et une larme y perla tandis qu'un cri mourait dans sa gorge. Balkiara, divine, victorieuse et irréelle derrière le voile flou des larmes qui embuaient ses yeux, jetait à terre un tison ardent et lui tendait un gant.
En un instant il comprit ce qu'il devait faire. Il prit la gant dans sa large main pour en protéger la paume -aurait-il pu l'enfiler, de toute façon ?- et se saisit du second tison qui attendait dans le brasero.
Alors qu'il la penchait en arrière, se redressant quelque peu, il se résolut à ne pas appliquer la même sentence sur la splendide poitrine de son aimée, et à lui atténuer la douleur de la manière dont elle avait procédé.
Il se démena donc pour faire durer son extase le plus longtemps possible, complétant ses balancements de mouvements du bassin, lui prit la main droite et, lorsqu'elle cria de plaisir, il apposa la marque sur le dos de sa petite menotte. Puis il lâcha le tison, et se laissa tomber en arrière, pantelant sous les efforts qu'ils avaient tous deux fournis.
Un symbole runique rougeoyant était désormais imprimé sur le dos de la main de l'elfe...
                                
Alors qu’elle atteignait un orgasme sans pareil, une fulgurante douleur se fit ressentir au niveau de sa main. Elle poussa un cri et tenta de la retirer, mais Démogron la maintenait fermement. Elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il la marque à cet endroit et ni à cet instant précis.

Des larmes perlèrent sur ses joues. Elle saisit un pot en terre qui se trouvait sur le sol et qui contenait un baume qu’elle appliqua sur le torse de Démogron et ensuite sur sa main. Puis, elle se blottit dans les bras de son époux adoré, après s’être couverte avec une fourrure, protégeant ainsi son corps en sueur.

Le géant sentait la chaleur irradier de son torse, entre ses pectoraux, et il lui sembla qu'il n'avait jamais sentit une douleur aussi cuisante et persistante.
Serrant Balkiara d'un bras, il eut la présence d'esprit de ramasser les deux tisons au sol pour les remettre dans le brasero, de peur que le métal ardent ne mette le feu à toutes ces fourrures et ces voiles précieux.

Et les deux amants restèrent ainsi enlacés de longue minutes, chacun à leur douleur, chacun à leur plaisir, mais partageant tous deux le même amour dévorant...

Sans doute s'endormirent-ils plusieurs fois, pour chaque fois se réveiller dans les bras l'un de l'autre, en sueur, leur brûlure cuisante les rappelant à la réalité. Finalement, au bout de plusieurs heures -ou n'était-ce peut-être que des minutes ? Nul ne pouvait le dire- le géant embrassa doucement son aimée et, la prenant dans ses bras, il sortit de la tente. La chaleur étouffante et l'odeur chargée de leur lieu d'amour tranchèrent avec l'air pur et frais de la nuit au bord de la mer, et Démogron se laissa choir sur le sable, nu, sa femme toujours dans ses bras.

"Nous sommes unis pour l'éternité, mon amour..."

Balkiara déposa un délicat baiser sur les lèvres de Démogron et resta blottie contre lui. La brûlure de sa main la faisait souffrir, mais elle supporterait cette douleur car elle était la preuve de leur union. Elle murmura

"A la vie, à la mort. Je t’appartiens corps et âme pour l’éternité.

Elle se sentait en sécurité dans les bras Démogron et aurait souhaité ne jamais avoir à les quitter.

Démogron rendit son tendre baiser à sa femme, et la déposa délicatement dans le sable frais.
Il récupéra leurs habits dans la tente, ainsi que les deux tisons. Il s'assit sur le sable à côté d'elle, lui fit un clin d'oeil et lança les deux tiges de métal chauffées à blanc sur le toit de la tente, qui forma un creux sous leur poids.

Ils ne virent alors pendant quelques instants qu'une faible lueur rougeoyante au coeur de la toile, puis, presque immédiatement, une flammèche naquit, prit de l'ampleur, et commença à dévorer avidement le tissu.

Le géant serra sa femme contre lui, les yeux perdus dans le vague, au delà du point de lumière qui allait en grandissant. Bientôt un formidable brasier s'élevait dans la nuit, la tente brûlant comme fétus de paille, et les amants s'éloignèrent lentement, main dans la main, auréolés par la gigantesque couronne de flammes.

Ecrit par Démogron et Balkiara, le Dimanche 19 Novembre 2006, 11:55 dans la rubrique "Histoire d'un Amour Eternel".

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